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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

mercredi 31 mars 2010

Pétage de coche : le larmoyisme spectaculaire

Je mange mes céréales, j'ouvre la tévé pour essayer d'avoir un peu de nouvelles, ce qui est toujours très difficile, vu qu'on ne parle toujours et uniquement que de sport, bandés que nous sommes sur les pousseux de rondelles, sport qui ne m'intéresse guère par ailleurs, comme tous les autres sports, sauf peut-être les combats extrêmes ayant moi-même fait des combats dans ma jeunesse, et quand ce n'est pas les sports, c'est la météo mur à mur ou les maudits commerciaux de chars, ou encore, et ça c'est le pire, les maudits commerciaux qui fessent...

Ça me tente-tu moi qui viens de me réveiller et qui suit de bonne humeur, ce qui est assez rare vu mon état dépressif, d'avoir une femme agressée qui me braille d'en face pendant une minute? La réponse est non. Même chose pour les commerciaux qui nous montrent des personnes en train de crever dans des accidents de chars ou d'autres qui se font décapiter ou mutiler dans des machines d'usines : ça m'écoeure au plus haut point, ça me révulse à un point tel, vous ne pouvez même pas savoir. Mon équilibre psychologique est déjà fragile, et à chaque fois que je vois ce genre de choses, ça m'affecte énormément et il m'arrive de pleurer; j'ai pas les moyens de me taper des provocations de ce genre, émotionnellement parlant. On est écoeuré de voir de la violence et de l'injustice, et on nous en rajoute toujours plus. Ce qu'on ne comprend pas, c'est que ces tentatives de conscientisation ont une efficacité égale à zéro : les gens s'ouvrent au début parce qu'ils sont curieux, mais par la suite, ils se ferment encore plus parce qu'ils sont écoeurés d'en voir, étant émotionnellement sursollicités. Tant qu'à y être, ils pourraient aussi nous montrer des animaux en train de se faire torturer ou dont on enlève la fourrure avant même de les avoir tués, des pauvres forcés de vendre leurs organes dans un parking en Inde pour nourrir leur famille, des parents en train de louer leurs enfants à des pédophiles, des femmes enlevées, droguées et forcées de se prostituer attachées à un lit 24h sur 24, des braconniers en train de tuer impitoyablement des éléphants pour prendre leurs défenses et s'en aller en laissant leurs bébés à eux-mêmes, des victimes de Norbourg en train de se suicider avec une ceinture après le cadre de porte de toilette... Écoutez, des écoeuranteries y en a partout. C'est à croire que le monde c'est juste ça quand tu y donnes les moyens d'être méchant. J'ai pas besoin qu'on vienne me le foutre en pleine face en plus, je le sais. Je le sais aussi que je peux changer de poste, mais le mal est fait, je sais de quoi ça parle pis je pense juste à ça pour le reste de la journée.

On va me dire que je ne pense qu'à moi, petit bourgeois de merde en pantoufles, etc. Ça n'a rien à voir, et savez-vous pourquoi? Parce que c'est du spectacle et toujours que du spectacle. On est dans le larmoyisme, et ça fait longtemps en cibole, et dans le spectaculaire. Le larmoyisme spectaculaire est à la mode. Mais le pire là-dedans, c'est qu'y a un prix à ça, un prix sociétal. Quand j'en ai déjà ras-le-bol, je ne vois pas comment le fait de me foutre ces images dans face va m'aider à passer une meilleure journée, à être de bonne humeur, gentil avec les autres, à être plus compatissant, plus négociable, etc., et surtout, je ne vois pas comment ça viendra me conscientiser... Au contraire, je change de poste ou je ferme le son : je veux rien savoir, je ne suis plus capable d'en prendre. Écoutez, j'en ai mangé d'la marde en masse dans ma vie, et je vais sûrement en manger encore plus, puisque la vie c'est essentiellement ça on dirait  : dépressions, tentatives de suicide, toxicomanie, prostitution, victime d'agression sexuelle, prison, itinérance, et j'en passe, et je me considère quand même responsable en grande partie de ce qui m'est arrivé... J'en ai plus qu'assez de la manifestation de la violence, du spectacle de la violence et de la victimisation à outrance. Comme c'est rendu là, nous sommes tous des victimes d'une chose ou d'une autre. Nous vivons dans un monde de victimes, d'irresponsables, et de spécialistes en victimologie. On peut-tu mettre nos culottes esti pis casser la gueule pour de bon à ceux qui le méritent? En Chine, les criminels importants on leur fout une balle dans tête, ça fini là mon petit bonhomme. Ça coûte pas un million de dollars comme au Texas, ça coûte une cigarette et une balle. C'est clair, net et efficace : on te fait un petit trou en avant de toi, pis tu t'en va . Tu sais pas vivre esti? On te décrisse de l'existence!

Eille, esti de bande de caves de câlisse! Ici on argumente pour savoir si on devrait rétablir la peine de mort, pis si ça coûterait pas trop cher, pis etc. Ça finira jamais parce qu'on est payé pour tourner en rond. Le criminel a été pris en flagrant délit : les mains maculées de sang, l'arme du crime est là, il tient la tête de sa victime dans ses mains, il y a trente témoins, des enregistrements vidéo, audio, des aveux par-dessus le marché, il y a possiblement une dizaine d'autres victimes de ce tueur... Et on va l'envoyer se faire vivre en prison sur notre bras pendant 20, 30, 40 ans sinon plus? Si les murs de la prison s'ouvraient demain à cause d'un énorme tremblement de terre, il retournerait immédiatement violer et tuer d'autres victimes... On ne peut pas moralement permettre cela et il faudrait le mettre, selon moi, hors service définitivement, il n'y a aucun risque à prendre.

Oubliez les droits humains, c'est du niaisage pour petits-bourgeois qui ont de l'argent à jeter par les fenêtres. En Chine, ça fait partie des règles du jeu : tu veux vendre de l'héroïne à notre jeunesse et les foutre dans la merde, eh bien, quand on t'attrape, tu sais ce qui t'attend : une balle dans tête. Le criminel le sait très bien, mais il essaie quand même de déjouer le système, et quand il se fait prendre, il fume sa cigarette parce qu'il sait que la game est terminée pour lui : il s'est fait assez de fun sur le dos des autres, maintenant il doit accepter son sort le petit comique. Ça fait partie du jeu, arrêtons de donner des droits aux méchants et de dorloter ceux qui font le mal de façon évidente.

Ce larmoyisme vient affecter directement la politique, parce que les gens ne croient plus en rien lorsqu'ils voient le mal triompher partout à cause de l'inefficacité du système. Et c'est avec les commerciaux qui fessent qu'on nous met ce fait, cet échec, dans la face. Deux mille ans de christianisme nous ont rendus bonasses jusqu'à l'idiotie.

mardi 30 mars 2010

Sondage - Âgée de 31 ans, Maude est une célibataire très brillante et...

très directe qui a obtenu un baccalauréat en philosophie. Pendant ses études, elle a consacré beaucoup de temps aux questions liées à la discrimination et à la justice sociale et a également participé à plusieurs manifestations antinucléaires.

Quelle est la probabilité que Maude :

• soit une enseignante à l'école primaire?
• travaille dans une librairie et suive des cours de yoga?
• milite au sein du mouvement féministe?
• soit une travailleuse sociale neuropsychiatrique?
• soit membre de la Ligue des électrices?
• soit une employée de banque?
• soit une agente d'assurance?
• soit une employée de banque et milite au sein du mouvement féministe?

Vous devez classer les traits descriptifs de cette liste en commençant par le plus probable et en terminant par le moins probable. - - -

On nous avait exposé le problème dans notre cours d'épistémologie, je trouvais à l'époque que la réponse était évidente, mais dans le test proposé, ceux qui ont donné la mauvaise réponse (parce qu'il y a deux énoncés critiques) ont été nombreux, et outre les étudiants de premier cycle universitaire on compte même parmi eux des spécialistes ayant acquis une formation en logique (pourtant!) et en statistiques.

Aujourd'hui, je suis tenté de justifier la «mauvaise» réponse, parce que je la trouve naturelle, et qu'il doit sûrement y avoir une raison pourquoi la plupart des gens échouent à ce test simple. La raison se trouve en partie, je crois, dans le fait que ces chercheurs (ceux qui ont conçu le test) ne parlaient pas le même langage que la plupart des gens ou, en tout cas, n'étaient pas dans le même contexte, qui est souvent sans logique, sans nombres et sans probabilités. Le test porterait, en fait, non sur la logique, mais sur les erreurs d'interprétation du langage à utiliser. Ce qui est inhabituel dans le test ci-haut, c'est qu'il soit un test de pure logique froide, mais qu'il soit énoncé dans un langage chaud, sans symboles, sans chiffres. Les gens ont donc tendance à l'interpréter dans un langage chaud, c'est-à-dire en posant une évaluation qui impliquera l'intelligence émotionnelle et mettra de côté la logique froide. Si j'avais effectivement trouvé la bonne réponse dans mon cours d'épistémologie, c'est que je me trouvais dans un contexte froid où on cherche des erreurs dans les processus cognitifs des individus. Si j'avais été dans un cours d'éthique par exemple, j'aurais probablement choisi la «mauvaise» réponse. C'est que dans la vie quotidienne, l'on ne pense pas la «probabilité» dans l'horizon de la logique pure, mais plutôt dans celui des conduites humaines possibles, qui ne sont pas toujours elles-mêmes «logiques» ou même «rationnelles». Conclusion: l'erreur détectée chez presque tous (85% de ceux qui ont passé le test) par ces chercheurs n'est qu'un jeu d'intellectuels de laboratoire à marde en vase clos qui ne font en réalité que projeter leur petit monde étroit sur celui, beaucoup plus large, de la grande majorité qui pense dans un contexte «humain» quotidien.

On revient toujours à nos premières amours

Les femmes donnent toutes la même impression : qu'elles ne repensent jamais à leurs ex-amours. Si c'est vraiment le cas, cela prouve qu'il n'y avait vraiment aucune nécessité dans ces relations, ou peut-être que cela prouve autre chose, c'est très possible. Je crois bien ne pas me tromper en disant que les femmes n'aiment pas comme les hommes, et je crois bien ne pas me tromper non plus en disant que les hommes «chérissent» leurs femmes bien plus que l'inverse. Vous les femmes, vous êtes comme de petits bijoux pour nous les hommes, et vous le savez, c'est pour ça que vous êtes coquettes. Des hommes ont détruit des pays entiers pour avoir la femme qu'ils désiraient, ou pour plaire à une, ou avoir les faveurs d'une autre. Le monde n'est qu'un grand jeu pour le sexe, le pouvoir et l'argent; un grand jeu ou les hommes se cassent la gueule mutuellement pour réussir à planter leur petite graine. S'il n'y avait pas le sexe dans nos vies, l'amour et la séduction, et je parle des hommes et des femmes, il ne resterait souvent pas grand-chose, à part nos petits hobbies et nos petites passions; je dis «petites» passions, car personne n'irait se sacrifier pour un théorème mathématique, une oeuvre d'art, etc., alors qu'on le ferait à tout moment pour l'être aimé, même si celui-ci est en réalité le plus méprisable. On finirait par mourir d'ennui à la surface de ce globe, errant sans but comme des fourmis à la retraite, sans passion foudroyante, sans rien pour occuper nos pensées définitivement, sans illusions, sans déceptions. Le sexe est derrière tous nos combats. Sans la passion, l'amour, la volupté, la séduction, la jalousie, les illusions, le jeu, la lutte : le monde ne serait qu'un désert et l'humanité aurait tôt fait de disparaître. L'être humain est un être sexuel de part en part (Sartre), etc.

Mais cette impression n'est peut-être justement qu'une impression... Beaucoup de femmes sont obsédées par leurs amours, par tel homme en particulier, puis tel autre. L'homme aimé est comme planté dans leur esprit, et il y est d'autant plus fermement planté qu'il les aime moins. C'est une mécanique cachée qui repose sur l'amour-propre des femmes. Cela vaut aussi pour les hommes : moins une femme se montre «acquise», plus ils l'aiment. Certains pourraient dire que cela est la preuve que l'amour n'est qu'un jeu de pouvoir, mais loin de là. Avoir le «pouvoir» sur l'être aimé ou l'avoir seulement pour soi, à soi, sert encore à autre chose : ce n'est pas la finalité de la relation. Le pouvoir ou l'exclusivité n'est qu'une partie du jeu, la première partie. Premièrement, l'exclusivité est double : l'exclusivité sexuelle dit que cette personne ne fait l'amour qu'avec moi, et l'exclusivité amoureuse dit que cette même personne n'aime que moi (d'un amour charnel) et personne d'autre. J'aimerais ajouter à ce sujet que l'exclusivité sexuelle ou la «fidélité», ce que nous pouvons vérifier concrètement, matériellement, n'est jamais une preuve d'amour, mais nous nous en tenons d'autant plus à celle-ci que nous ne pouvons vérifier et prouver l'autre : l'amour ça se passe dans la tête, et dans le coeur; il n'offre que peu de prise.

Pour revenir à mon impression, effectivement, ce n'est peut-être qu'une impression, mais alors les femmes sont beaucoup plus secrètes que les hommes. Je sais juste que ce n'est pas bien vu pour une femme de montrer ce genre de choses, car la femme doit être aimée uniquement, complètement et irrémédiablement, sinon cette personne ne vaut pas la peine qu'elle s'en souvienne : c'est comme une défaite inscrite à son tableau. Elle passe à autre chose aussi facilement qu'elle change de poste de télé, ou c'est peut-être ce qu'elle veut faire croire, par orgueil. Pour ma part, ce n'est pas mon cas, et ce n'a jamais été mon cas.

Je m'aperçois en vieillissant que je repense plus souvent à mes anciennes amours. Ça arrive comme ça, par hasard, j'ai envie de sentir le parfum qu'elle portait, pourquoi? essaie de savoir... C'est du pur masochisme, mais bon, je saisis le parfum et le sens sur un bout de papier, je repense à elle, lorsque j'avais seize ans, mon premier amour... Je me souviens que je devenais malade lorsqu'elle devait me quitter pour aller travailler à Toronto, j'en avais la nausée sur le chemin du retour. Je ne pouvais supporter physiquement qu'elle me quitte, mais je ne disais rien à personne et je cachais la souffrance que je ressentais; je comprenais qu'il ne servait à rien d'en parler, car aucun mot n'aurait pu suffire à rendre ce déchirement de tout mon être. Bref, je me comportais conformément à mon genre, comme un vrai gars qui ne montre pas ses émotions. Mais j'étais malade d'amour, c'était physique, charnel, psychologique, c'était tout, un désir d'éternité, je ne sais pas quoi dire d'autre... mais ce n'était pas un jeu de pouvoir... C'était le feu du dedans, ou appelons ça comme on veut, mais ce n'était pas un petit jeu de pouvoir.

Ça ne m'a pas empêché de la laisser, car je n'avais plus de contrôle sur moi-même et je devais me concentrer sur mes études. C'est un choix que j'ai regretté par la suite pendant le restant de mon adolescence et de ma jeune vie d'adulte. J'ai fini par me désintéresser de mes études, et même, de la vie; je suis devenu cruel envers moi-même et envers les autres. Mais le choix avait été fait et il était impossible de revenir en arrière. Et même si elle était revenue, ce n'aurait pas été pareil, tout aurait été différent après la blessure causée par la séparation. Nous aurions perdu la magie de l'amour naissant, de nos premières impressions, de nos premières caresses. Ce ne fut, après tout, qu'un amour d'été, un amour pendant les vacances scolaires. Et c'est ce qu'elle me confirma par la suite, lorsque j'ai reçu une lettre d'elle, la seule et l'unique, et où elle parle des 2 mois fous que nous avons passés ensemble, etc. Plus de vingt ans plus tard, il ne me reste plus d'elle que ce parfum... Un parfum qui, je m'en rends compte aujourd'hui, aurait pu aussi bien faire à une autre femme.  

lundi 29 mars 2010

La vie de Leopardi

Ne pouvant plus continuer à dormir à partir de 3 heures du matin, je me suis levé et me suis mis à lire le Zibaldone. Jusque-là, j'avais négligé la chronologie de l'auteur, ne la trouvant pas essentielle à son propos, ce qui est, dans certains cas, une erreur plus ou moins importante. La vie d'un penseur aide parfois à éclairer ses propos sous un autre angle et à comprendre l'orientation de fond de sa pensée. Le contexte de sa vie vient «teinter» en quelque sorte sa vision des choses, mais il ne faudrait quand même pas trop insister là-dessus.

L'impression que m'a faite la lecture de cette chronologie se caractérise autant par l'étonnement et l'admiration que par un sentiment de dégoût et de tristesse : bref, ce penseur est comme une plante rare et vénéneuse qu'il faut manipuler avec grand soin. C'est le récit d'un jeune homme qui dès 10 ans se met à étudier frénétiquement et à tout dévorer. Fils d'un comte, il appartient à l'aristocratie, mais la famille ayant connu des déboires financiers, Leopardi sera élevé dans l'atmosphère rigoureuse et quasi monastique imposée par sa mère qui finira par remettre sur pied la fortune familiale à  force de privations. Leopardi commence très tôt à produire certaines oeuvres, et vers 15 ans, c'est déjà un érudit. On le destine à devenir prélat, mais son père s'y oppose, ne pouvant se résigner à voir partir son «seul ami». Toute sa vie, qui se terminera seulement à 39 ans, sera une lutte pour sortir des murs du palais de Recanati, la maison familiale.

À 17 ans, Leopardi est confronté aux conséquences de l'abus d'études qui ont définitivement altéré sa santé, «il entre dans un état de souffrance physique et morale qui ne le quittera plus. Son corps, chétif et malingre à la naissance, devient difforme. Devenu irrémédiablement bossu, il doit endurer les quolibets des enfants sur son chemin.» De plus, sa vue, tant sollicitée, devient chaque jour plus faible, mais ses parents ne lui apportant aucune aide, il se réfugie toujours davantage dans l'étude. À 19 ans, il sera poussé par un insatiable désir de reconnaissance et de gloire littéraire et cherche alors à connaître les «bonnes» personnes, des contacts qui l'aideront à avancer. Leopardi, malgré tous ses efforts, n'arrive pas à percer vraiment, et pour les emplois, il ne fait qu'essuyer refus après refus. Il n'y a de place pour lui nulle part, et il se retrouve toujours à revenir au palais de Recanati comme un prisonnier. Il finit par réussir à partir avec l'aide d'un oncle, ce sera un voyage de 15 années, une vie nomade en Italie. Les démarches des proches se poursuivent pour lui trouver un emploi, mais sans succès : il vivote avec le peu d'argent qu'il réussit à obtenir. Finalement, en 1832, l'humiliation viendra s'ajouter à toute cette somme de malheurs : réduit à rien, incapable de dicter ni d'écrire à cause de sa mauvaise santé, il sera contraint de demander une pension mensuelle à son père. Il mourra en 1837 après être resté enfermé un mois entier dans sa chambre, attendant la mort.

La majeure partie du Zibaldone, qui est constituée de ses «notes et observations», a été écrite entre sa 23e et sa 25e année, soit près de 4000 pages. C'est donc le travail d'un jeune homme, un génie philologique bien entendu, mais un jeune homme quand même, qui ne disposait pas de l'expérience de vie nécessaire à la maturation des pensées. C'est la raison pour laquelle j'ai dit qu'il était rare et vénéneux, car c'est un génie, mais ses opinions radicales trahissent la frustration et l'ardeur ambitieuse des jeunes gens forcés de tourner en rond. Ainsi, nous retrouvons dans le Zibaldon, alors qu'il n'avait que 23 ans, la réflexion suivante : «On ne s'impose dans le monde que par la violence. Si tu ne veux ou ne peux y recourir, les autres y recourront contre toi. Soyez donc violents.» On se demande quel est l'intérêt d'un jeune homme déjà malade de faire l'éloge de la violence assis à son bureau, à part celui de réaliser son souhait de voir les autres y recourir en les encourageant dans cette voie et à se casser la gueule mutuellement. Selon moi, Leopardi avait une bonne dose de ressentiment envers le monde dans lequel il vivait et envers sa propre vie, etc., et cela n'invalide aucunement ses propos, mais, comme je l'ai dit, il faut faire attention à ses «élans», prendre du recul par rapport à certaines de ses réflexions «incendiaires», qui s'en tiennent somme toute, à la surface des choses. Il est vrai qu'il faut un peu de «violence» (ferme détermination?) pour s'imposer en quoi que ce soit, mais on peut aussi modérer ces propos en ajoutant les suivants du penseur taoïste Lao-tseu : «J'enseigne ceci après d'autres : l'homme violent n'aura pas une mort naturelle.»
    

dimanche 28 mars 2010

L'événement de la soirée

Ma blonde a échappé un pot de confiture, et il n'a pas cassé. Ça a fait boum, ou plutôt kaboum, ou badang, peu importe, ça a fait un méchant bruit, mais rien de cassé. J'ai accouru alors qu'elle rangeait le pot de confiture dans le frigidaire, je lui ai demandé ce qu'elle avait échappé, le pot de confiture me dit-elle.

Je suis retourné à mon bureau. Ma chatte dort sur le sofa dans sa couette, je l'ai bourrée de poulet que je sortais du four tantôt. Elle rôdait autour, elle en voulait, elle attendait qu'il soit sorti. Elle a eu du blanc, bien juteux. J'étais en train de lire le Zibaldone de Leopardi, son journal, en buvant une Coup de Grisou qui ne rentre pas bien ce soir. Elle ne me donne pas un bon buzz, elle dérange mon estomac, j'aurais dû prendre autre chose. C'est ça mon problème ce soir, je bad trip, rien ne me fait. Je me sens morose.

DEUXIÈME ÉVÉNEMENT DE LA SOIRÉE : Ma chatte est allée se placer, il y a deux secondes, à côté de ma blonde qui lisait dans le lit. Elle avait un petit bol en plastique avec des céréales et du lait sur le petit meuble à côté du lit. Eh bien, j'ai juste eu le temps de me retourner pour la voir faire son mauvais coup : avec sa patte, elle a donné un coup sur le bol qui est tombé vlan! avec le lait et tout, directement dans les pantoufles de ma blonde! Ensuite, elle s'est retournée en me lançant un regard complice, alors que ma blonde essaie de la tasser pour sauver ses pantoufles et la traite de bitch. Elle est en beau maudit là!

Y a pas à dire, c'est un vrai dimanche plate, et je pense que même la chatte s'ennuie. En ce moment, elle est étendue sur ma blonde qui lui parle : elles se réconcilient entre femelles habituées à se faire des bitcheries.

Chanter avec les mouettes

Un autre dimanche plate du câlisse. J'ai même pas la force de lire ou d'écrire ou de faire de la musique. Dans mon cerveau : rien. En ce moment, je ne trouve rien de plus ennuyant que d'écrire un blog. Je crisserais toute ça là, encore une fois, pour la xième fois, pis je recommencerais, jusqu'au jour où je ne recommencerais plus : je me fermerais la gueule définitivement. Je parlerais aux mouettes, ou aux bibittes, à mon chat, aux plantes, ou encore, à la moquette.

J'ai eu comme une période d'emballement au début où je mettais beaucoup d'effort dans mon blog, la première année, j'écrivais de longs textes sérieux et travaillés. Je faisais des lectures complètes de livres pour alimenter mes propos, je prenais ça à coeur. Aujourd'hui, je me câlisse plus ou moins de tout ça. Je suis bien conscient que des gens me lisent d'un peu partout, mais ça ne me dérange pas de parler de mes choses les plus personnelles, parce que vous voyez, ça n'a plus aucun sens que ce soit personnel ou pas. Je peux dire n'importe quoi, cé tu vrai? cé tu faux? personne ne le sait vraiment. Par exemple, présentement je mange un morceau de pain avec beurre et camembert crémeux : ça a l'air vrai n'est-ce pas? Pourquoi en effet mentirais-je sur des choses aussi banales? Eh bien, c'est faux : je suis en train de taper, c'est tout. Je tape n'importe quoi.

Allez, au revoir. M'en va me coucher moi. Je vais ouvrir la porte de mon balcon et chanter avec les mouettes, mes compagnons dans l'ennui total.

S'il y avait de la neige, je me coucherais dans la neige tel que recommandé par Dostoïevski dans les périodes de lassitude totale, mais il n'y en a pas. Par contre, ça ne marche pas vraiment, je l'ai déjà essayé : j'avais pris une brosse un soir de tempête en hiver, je suis allé dehors dans le gros vent et le froid avec la ferme intention d'aller me coucher sur l'Île-aux-chats : j'ai traversé la rivière gelée, pis je suis allé me coucher dans la neige qui était d'ailleurs assez épaisse sur cette île. Je n'avais aucun souci, le vent sifflait là-haut dans les branches au dessus de ma tête, je me suis endormi rapidement, avec la pensée que je ne me réveillerais peut-être pas, j'avais une envie vague de mourir. Quand je me suis réveillé, j'avais les jambes gelées jusqu'aux genoux : j'ai bien failli passer tout droit : on m'aurait retrouvé au printemps, en train de dégeler. J'ai paniqué, j'ai essayé de me lever, mais je ne sentais plus rien. Je me suis mis à courir comme j'ai pu, c'était comme si je courais sur des échasses. Il y avait des «criques» un peu partout sur la glace, des trous bien cachés qui menaient directement dans l'eau, je devais faire attention pour les éviter dans le noir. Ça résonnait dans mes jambes et ça faisait tellement mal, je ne croyais pas pouvoir m'en sortir, tout mon corps était gelé, ma face, mes bras, mes mains, toute, mais surtout mes jambes que je ne sentais plus. Arrivé chez moi, je n'ai rien dit à mon père, j'avais 15 ou 16 ans, je ne disais jamais rien de ce que je vivais à personne, je suis allé à la salle de bain, et maudit que j'avais peur qu'on ait à m'amputer, c'était terrible, j'ai mis mes pieds et mes jambes sous l'eau tiède, puis au bout de quelques minutes, j'ai recommencé à avoir des sensations, puis c'est tout. Ça s'est terminé drette là mon trip d'aller me coucher dans la neige.

samedi 27 mars 2010

Sondage - Êtes-vous suffisamment désorganisé?

Répondez seulement  par OUI ou  par NON aux questions suivantes. La «loi du tiers exclu» exclut toute réponse tierce, par exemple : «Ché pas».

1. Je lis ce blog.
2. Je ne sais jamais ni l'heure ni le jour de la semaine ni la date, et si on me demande le mois, j'observe le climat et je fais une déduction.
3. Je ne mange jamais aux heures fixes, mais seulement aux heures variables. Autrement dit, je mange à des heures variables fixes.
4. Je sais que je dois payer mon compte Internet seulement quand il est coupé.
5. J'ai déjà cinq livres à lire en deux mois pour mon cours, mais je lis quand même d'autres livres.
6. À ma paie, j'achète un paquet de trucs comme des livres et du scotch de qualité, mais j'oublie de calculer les comptes, alors je mange du riz plain pour le restant de la semaine.
7. Je reçois un appel pour me dire que j'avais une entrevue aujourd'hui.
8. Je suis fin prêt pour distribuer les bonbons d'Halloween, mais on est rendu à Noël.
9. On doit m'aviser un mois à l'avance de tout changement, sortie, modification de mon environnement, etc.
10. J'ai un texte juridique casse-gueule de 2000 mots à traduire et à remettre à 9 h ce matin, il est 4 h et je joue aux échecs sur Internet.
11. Je ne suis pas «désorganisé», au contraire, j'éprouve tous les symptômes de la surorganisation.

Si vuos aevz rdépnou «oiu» à toeuts ces qineuotss, vuos êets sur la bnone vioe, et vuos dverndeiez pnlmbeobraet le prchoian Wigenttetsin. Si vuos aevz rdpéonu «nno» à une ou puluresis qisnteuos, cnoteuniz à lrie ce bolg.

vendredi 26 mars 2010

La petite souris de Gurdjief

Vers la fin de son livre La vie n'est réelle que lorsque « Je suis », Gurdjieff parle d'une «anormalité» générale constatée chez l'homme : il a peur d'une souris, et tout le monde grimpera sur une chaise pour l'éviter, mais il n'a pas peur de la mort. Cette anormalité serait due à l'ancienne présence en l'homme (dans le cerveau?) de ce que Gurdjieff appelle l'«organe kundabuffer», mais cette idée est assez ancienne je crois et elle porte d'autres noms. Cet «organe» empêcherait l'homme de voir la réalité telle quelle est, mais depuis très longtemps, il a été retiré par les «créateurs» des êtres humains, des civilisations qui voyagent de galaxie en galaxie aussi facilement que je vais au dépanneur au coin de chez moi, puisqu'il n'était plus nécessaire. Ceux-ci ont alors constaté quelque chose d'étrange : les êtres humains continuaient à se comporter comme si l'organe était toujours là. Il fallait donc que l'être humain fasse un effort supplémentaire pour se débarrasser du comportement différent que cet organe entraînait autrefois, et qui relève seulement depuis ce temps du conditionnement ou du comportement acquis.

Bien sûr, ce sont des théories parmi d'autres que j'ai lu il y a des années, et je n'adhère à rien, je ne fais que lire et observer. Je garde ce que je lis dans un coin de ma mémoire, puis je passe à autre chose. Cependant, le «fait» reste : c'est vrai que nous avons peur de petites choses insignifiantes, mais que nous n'avons pourtant jamais peur de la mort. Et ce fait est, selon moi, une véritable anomalie de l'espèce humaine, c'est très paradoxal.

Ma conclusion, et c'est ma version plus simple des traces laissées par l'«organe kundabuffer» : l'homme dort au gaz.

Et aussitôt me vient à l'esprit cette autre pensée : Il est plus facile à un homme de mourir que de penser.

Sexe et spiritualité

Il y en a qui trouvent ça drôle et peu crédible de voir des photos de penseurs ou de livres de philo et juste en dessous des liens vers des sites de cul, comme dans mon blog. Eh bien, pour moi ça ne me cause aucun problème. Je n'ai jamais vu d'incompatibilité entre le sexe et la philo ou les choses de l'esprit, au contraire, je trouve que le sexe fait partie intégrante de la vie spirituelle et philosophique, que ce soit du sexe hardcore, de la porno ou de la sensualité chaude et aimante. Ma sexualité est très bien intégrée, et si vous trouvez que le «mélange» sexe et philo est étrange ou qu'il annule la crédibilité d'un penseur, c'est que vous avez un problème avec votre sexualité. Vous faites des petites cloisons pour chaque choses et vous n'êtes pas capable d'avoir une vision intégrale et complète de l'homme qui englobe tous ses aspects, du mal au sexe en passant par la merde, jusqu'à ses plus hautes réalisations, qu'elles soient intellectuelles, artistiques, scientifiques, caritatives, politiques ou autres. Dali disait ne pas savoir quoi faire avec la merde, eh bien, c'était son problème, il n'avait qu'à la manger.

Saint-Augustin avait une sexualité débridée et adorait les prostituées et la débauche. Est-ce que ça discrédite ses Mémoires?

Personnellement, j'ai été très impressionné par le courage de Sartre d'aborder la question de la sexualité dans L'être et le néant et de déclarer, après analyse, que l'être humain est un être sexuel de part en part... J'ai trouvé qu'il avait du cran ce Sartre, mais lorsque j'avais 18 ans, c'était pour moi une lecture ordinaire, ce n'est que plus tard que j'ai réalisé qu'il avait probablement fait des vagues à l'époque avec ça. En tout cas, semble-t-il, le milieu philosophique universitaire l'a ignoré avec sa superbe habituelle, car ces gens, de véritables champignons intellectuels guindés, ne se mêlent pas habituellement et par crainte, de mélanger pensée et sexualité, car on pourrait leur couper les vivres et les bourses de recherche assez rapidement.

C'est un héritage occidental et chrétien de rendre incompatibles la spiritualité et la sexualité. Maintenant, vous savez pourquoi je me tourne davantage vers l'Orient : c'est parce que j'étouffe dans l'univers mental occidental. Les taoïstes ont écrit deux cents traités sur le sexe, et ça ne les empêche pas d'avoir une philosophie profonde et complète. C'est juste nous autres qui sommes pognés de même... Oui, on est pognés en esti!

Sondage - Sommes-nous fascinés par les voyages dans le temps?

Avec le film Back to the future que je rebaptiserais volontiers Back to the absurdity, nous sommes devenus pratiquement convaincus que les voyages dans le temps étaient possibles. Nous baignions si uniformément dans cette culture, ou pourrait-on dire, dans cette nouvelle forme de mythologie, que même les physiciens en tenaient compte dans leurs théories. Quand on s'accorde avec les croyances mythiques générales, on a aussi toutes les chances d'avoir de grosses subventions pour continuer à élucubrer nos élucubrations et à vivre sur le bras de l'État.

Le rêve s'est abruptement terminé, et nous sommes redevenus définitivement et pauvrement de pauvres et simples mortels soumis au temps, à la dégradation et à la mort, lorsque le trouble-fête Stephen Hawkins a décidé de faire le ménage et a officiellement décrété que les «voyages dans le temps» en physique étaient désormais considérés comme «impossibles». Il venait de me casser mon fun, parce que je suis rêveur de nature, mais en même temps je me suis dit : «Enfin y en a un qui se réveille!». La vie, c'est pas un film cibonak! C'est même pas d'la tarte! Alors hein... Qu'on commence pas, etc.

C'est la beauté intérieure qui conte

On veut toujours nous faire accroire que c'est la beauté intérieure qui compte, et non la beauté extérieure, physique, celle de l'apparence corporelle. C'est pour ça que les femmes comme les hommes passent des heures à se pomponner devant le miroir avant chaque sortie... Et c'est aussi pour ça que les hommes se retournent quand ils voient passer une belle fille et lui regardent le cul les yeux sortis des orbites et la langue à terre, alors que la fille qui n'est belle qu'intérieurement et qui se promène avec son gros cul de fromage cottage ne fait tourner aucune tête...

Sommes-nous des malades mentaux? Nous faisons-nous conter des histoires par la beauté intérieure? Notre cerveau est-il du fromage cottage entre deux slice de lasagne? Nous avons ici plusieurs questions à réponses. À nous de choisir.

Ennui pornographique

Vous savez, pour moi, comme pour tous les hommes d'ailleurs (et parfois quelques femmes), la pornographie est une chose vitale. Alors, de façon assez régulière, je cherche de la «bonne» porno, c'est-à-dire, de la porno qui va m'exciter et me faire bander pour que je puisse faire ma branlette après mon café du matin. Le problème, c'est que j'arrive à un point dans ma vie où la surconsommation m'a rendu extrêmement difficile, point de vue pornographique, s'entend. Pratiquement aucun film ne m'excite plus, aucun corps nu, aucune pénétration, aucune jouissance fake. Dès que je vois qu'il y a des prises de vue, des angles, du travail de cinéaste professionnel ou des mises en scène, je vomis. Je suis over-saturé de la pornographie-gymnastique et «spectaculaire». Plus on m'en montre, et souvent, moins ça m'excite. J'ai remarqué que certains films m'excitaient énormément, mais que paradoxalement, on n'y voyait aucun sexe en gros plan, seulement deux personnes faisant l'amour pour de vrai. On dirait que plus on me met dans la face en Imax une queue en train de fourrer une plotte, plus ça ne me dit rien, et ça m'excite autant que de regarder un sandwich jambon moutarde. Ce qui m'excite le plus dans un film porno, c'est la «magie du moment», qui n'est «capturable» que dans les films amateurs. J'aime sentir l'état psychologique de la femme qui est en train de faire quelque chose de nouveau ou de vaguement «défendu», et qui se livre à l'homme, qui se livre au vice masculin qui aime tout afficher, surtout ses prouesses sexuelles, alors que la femme préfère en général l'intimité sexuelle et amoureuse, parce qu'elle n'a rien à prouver, elle. C'est cette gêne, ce léger embarras, souvent à peine discernable qui m'excite chez la femme et dans ce que j'appelle les «bons» films de cul. Et lorsque j'y pense, finalement, c'est peut-être simplement la pudeur au bout du compte qui m'allume le plus (à ne pas confondre avec la pudeur feinte dans la porno japonaise).

Le Québec est une soupe populaire

Je me fais dire que le gouvernement va donner les contrats de correction du français du secondaire au privé. Tous nos acquis foutent le camp d'une claque et nous nous retrouvons à la merci des firmes avec probablement des salaires réduits et une diminution des conditions. C'est tout ce que j'entends partout : appauvrissement graduel, perte de nos droits, de nos acquis, de ce pour quoi on s'est battu du jour au lendemain. Ça s'en vient comme dans le tiers-monde : on va passer notre vie à être des contractuels d'agences de placement interchangeables à l'infini comme des marchandises. C'est là qu'on s'en va.

Pour deux ou trois terroristes de fond de cave on pète des centaines de millions : on est-tu rendus fous câlisse? L'argent se retrouve dans les compagnies de sécurité, de surveillance, dans l'armement. Mais tout ça a ses limites : Heidegger, ce lourdaud germanique, parlait déjà en 1947 de notre future fixation sur la sécurité. Il voyait ça comme le résultat inévitable d'une orientation générale de la pensée prise depuis longtemps. Vous pouvez me répondre non, il était plutôt question du Destin de l'Être que de sa propre vision des choses, wow! mais on s'en crisse de la belle rhétorique et des belles phrases et des belles conceptions.

C'est important de monter des fiches sur tout le monde et de faire grimper les prix en faisant grimper les coûts, mais bien manger, bien vivre et avoir des services sociaux c'est pas important. On coupe aussi dans la police alors que les gangs de rue deviennent un fléau à cause en partie aussi de la faillite du système d'éducation à cause en partie aussi du manque de fonds alors qu'on bourre de subventions les poches du privé et que nous n'avons rien en retour, à part plus de job minables et plus de dettes, alors la chickachick se fait aller et on se retrouve esclaves du crédit, pu une cenne, on pète les plombs, on manifeste, on nous arrête et on nous envoie faire des travaux communautaires, autrement dit, du travail gratuit pour ces firmes qui nous font chier  : est-ce qu'on voit que tout s'enchaîne? C'est pas grave, on va donner ça au privé, et les prisons aussi, et au bout du compte ça va nous coûter cinq fois plus cher. Tout ce que nous aurons sera à contrat ou en location, et quand nous n'aurons plus rien, nous irons vendre nos reins en famille dans un parking comme en Inde, et ensuite nous vendrons nos enfants et nos femmes se prostitueront, et puis pourquoi pas, nous vendrons le Québec aux firmes et nous nous ferons déchiqueter définitivement : ça ressemble à une solution finale au ralenti...

Bon. J'en ai peut-être un peu trop mis là : j'ai exagéré comme d'habitude...

Notre vie ne devrait pas être si pire que ça après tout, si nous pouvons tous avoir un IPad. L'espoir est à portée de main.

Une soirée by myself

Je passe une soirée seul, by myself;
Incapable d'agir encore une fois comme il faudrait;
Je ne me souviens plus de rien, j'ai la mémoire effacée;
Ma volonté est nulle, mon espoir est à zéro.

Mes douleurs recommencent, ma paranoïa, ma culpabilité;
Mes peurs;
Je deviens fou sans retour, fou d'ennui mortel;
Comme si ma rage devait se retourner contre moi en agonisant;
Je me tue et me ronge, cruel envers moi-même;
Le prédateur que j'ai toujours été, incapable de vivre, incapable d'aimer;
Incapable de satisfaire à jamais ma soif de sang.

Sondage - Sommes-nous fascinés par les lasers?


Nous avons été élevés dans une culture Star Wars et déjà très jeunes, on pensait foncièrement que tout était possible, des sabres laser, aux armes projetant des rayons laser sectionnés, etc. J'ai moi-même tellement cru que les sabres au laser étaient possibles que je me suis mis à y réfléchir dans mes rêvasseries lors des cours de physique.


Quand on y pense de façon pratique, comment peut-on faire en sorte qu'un rayon laser n'ait qu'une certaine longueur lorsqu'il est projeté par le manche, de manière à ce qu'il puisse ressembler à un sabre? De même, comment faire en sorte que lorsque les sabres s'«entrechoquent» comme dans les combats légendaires de Luke Skywalker et Darth Vader, ils résistent l'un contre l'autre au lieu de tout simplement passer dans le beurre?

Vous comprenez pourquoi maintenant je n'ai jamais tellement aimé la science-fiction, parce que ces «poètes»-là nous passent constamment une quantité de merde technologique complètement ridicule et impossible.

Vous, ma gang de starwarsiens, est-ce que vous y croyez encore aux sabres laser?

(Bon. Je viens de discuter de la possibilité du sabre laser avec ma blonde qui aime Star Wars et elle me dit que je ne suis pas un «esprit pratique» comme j'ai coutume de le dire, mais juste un «esti de fatiguant». Je pense qu'elle a raison. Et c'est ce qui fait ma force... Que la Force soit avec moi!)

L'algorithme de la contrariété


Quand le médecin me dit qu'il faut faire ceci ou cela, conduire des tests en double, je dis que je ne veux pas. Quand il lâche prise au bout de dix minutes, je dis que je veux, mais il évite ma réponse et me réfère à un autre spécialiste. J'accepte alors sa nouvelle proposition, mais ça me démange en dedans... J'ai maintenant envie de le rappeler et de lui demander de passer à nouveau ces tests qui sont probablement inutiles. Je vais probablement le faire demain matin. Peut-être qu'il ne me rappellera pas. Après tout, ça lui aura pris presque cinq jours à me rejoindre et quatre appels. Je n'étais pas là aux heures que je lui laissais, et lorsque je rappelais je tombais sur le répondeur de sa secrétaire.

C'est comme ça, l'algorithme de la contrariété, je suis pris avec cette maladie. Quand on me dit oui, je dis non, et puis quand on se ravise et qu'on me dit non, je dis oui. Mais lorsqu'on vient à me connaître on dit non en premier en espérant que je dise oui, mais si je viens à vous connaître moi aussi, je dirai oui en premier pour vous faire croire que je tombe dans votre petit jeu, mais je dirai non à la dernière minute. Par contre, si vous voulez que je dise non et que vous dites oui pour me faire dire non, je vais le sentir et je vais dire oui. Cependant, si je sens que vous feignez l'intention de me faire dire oui et que vous dites oui finalement pour me faire dire oui et ensuite non à la dernière minute, je vais dire oui. Pour finir, si je sens que vous sentez que je sens que vous feignez de feindre l'intention de me faire dire oui et que vous dites non finalement en espérant que je feigne de feindre de dire non et ensuite un autre non à la dernière minute, je devrais dire non, mais je vais dire oui, question de mélanger un peu les cartes.

mercredi 24 mars 2010

Il faisait une belle femme

Je l'ai revu l'autre jour, j'étais au café. Je ne crois pas qu'il m'ait reconnu, de toute façon, il n'était pas vraiment attentif à rien, il ballotait là, comme un ballon de plage sur l'eau, en débitant des conneries sur un ton qui descendait à chaque fois en fin de phrase avec un bs, ce qui indiquait le niveau de décadence auquel il était parvenu. J'avais honte d'avoir couché avec cette loque.

Tout ça remonte à au moins quinze ans, c'était un des travestis de la faune transex de l'époque. Il était convaincant en femme, et il avait indéniablement un côté assez féminin pour que je puisse ne pas le prendre pour un gars. On s'était retrouvés dans un appart sur St-Cath dans l'est, un appart vide avec un téléphone seulement, mais full equip avec toutes les fonctions. Je trouvais ça bizarre. Je n'arrivais pas à déterminer si c'était son appart, ou quoi d'autre? Peut-être qu'il squattait là... ou qu'il faisait des clients par petites annonces... En tout cas, on a fourré comme il faut. Il faisait une jeune femme pas pire, il devait avoir vingt-deux ans, dans ce coin-là, j'ai bandé, on a utilisé des capotes je crois, m'en souviens plus. On baisait sur un futon posé directement sur le sol : c'était vraiment basic notre affaire. Pas de meubles, pas de colocs, pas de drogue, pas d'alcool : le lit, ma graine, son trou du cul. J'ai dormi là. Le lendemain, on a trouvé de quoi manger en fouillant dans les armoires. Puis, on est allé se faire griller sur le toit : c'était une belle journée d'été et il faisait très chaud. Je suis parti dans l'aprèm, puis on ne s'est plus jamais revu. Je me câlissais de toute dans ce temps-là, je pense même que j'avais une blonde, je n’étais pas vraiment conscient, je marchais sur les poussées d'hormones. Il faut dire que la conscience et la fidélité sont des choses assez récentes chez moi.

Ce qui m'a donné un choc, c'est qu'à l'époque je l'imaginais devenir une vraie femme bientôt, c'est-à-dire, commencer la prise d'hormones puis se préparer tranquillement pour le changement de sexe. Mais ce n'est pas du tout ce qui est arrivé : il n'est pas devenu une femme à l'esprit vif comme c'était possible de l'entrevoir à ce moment-là, il est devenu un gros nonchalant mou sans volonté sur le bs, un gars fini, pourri en dedans. C'est vraiment honteux, mais rien ne m'indiquait quand on s'est connu que c'était une personne très intelligente de toute façon. Je crois aujourd'hui que le farniente qui le caractérisait alors était plutôt un indice de sa stupidité et de son incapacité que de la langueur occasionnelle d'une personne intelligente, mais prétentieuse et un peu au-dessus de ses affaires.

samedi 20 mars 2010

Quand tu causes, je flaire le contraire

C'est un trait presque caractéristiquement génétique de l'homo sapiens sapiensis sapinos de toujours dire le contraire de la vérité.

Axiome 1: Lorsqu'une personne parle, il faut l'écouter attentivement et faire semblant d'acquiescer, tout en pensant tout le contraire, point par point, de ce qu'elle dit, car elle dit toujours le contraire, point par point, de la vérité.

Tous les êtres humains mentent et sont des hypocrites en tout temps, et ce, de façon naturelle, sans même s'en rendre compte. Voir l'exemple ci-dessous de la beauté intérieure versus la beauté extérieure, du discours officiel par rapport à ce que nous faisons concrètement et réellement dans la réalité concrète et réelle. Arrêtons de nous en faire conter bande de connards!

Un sage parfait

Une histoire de Lie-tseu.

Lie-tseu avait pour voisin Nan-kouo-tseu depuis 20 ans au moins, mais les deux hommes n'entretenaient aucune relation et, quand ils se rencontraient, semblaient ne pas se voir. Les disciples de Lie-tseu en conclurent que les deux maîtres étaient ennemis.

Un jour, un homme demanda à Lie-tseu la raison de cette inimitié. Lie-tseu répondit que sous son apparence corporelle, Nan-kouo-tseu cachait la perfection du vide, ses oreilles n'entendent pas et ses yeux ne voient pas, sa bouche ne dit mot et son esprit ne pense plus, cependant, il invita ses disciples à aller le voir et à en faire l'expérience.

Les 40 disciples se rendirent donc avec Lie-tseu chez Nan-kouo-tseu. Celui-ci était effectivement immobile comme une statue. Il jeta sur Lie-tseu un regard, l'air si absent qu'il interdisait tout contact humain. Cependant, il s'adressa soudain aux derniers des disciples et leur déclara : «Je vous félicite de ce que vous cherchiez la vérité avec courage.» Ce fut tout. Les disciples s'en retournèrent fort étonnés.

Ballotter dans l'existence

Je ballotte dans l'existence comme Hölderlin, errant par-ci par-là, d'emploi en emploi, sans but précis, tel que rapporté par Heidegger dans son livre Les Hymnes de Hölderlin.

Il me coûte cher de ne plus croire en rien, de ne plus croire en la philosophie, de ne plus avoir d'objectif. Je ballotte. Je bois. Je suis perdu. Ça ne peut pas continuer comme ça, je dois faire quelque chose. Mais quoi? Je suis las de tout dans un monde de boutiquiers.

Je dois reprendre ma lecture de Nietzsche et du taoïsme et approfondir cette fois.

jeudi 18 mars 2010

Je vis au jour le jour

Ben oui, je vis au jour le jour. Je calcule pas moi. Je n'ai aucune notion de temps non plus. Je ne porte pas de montre et j'ai toujours détesté faire des budgets. Tu m'as insulté hier? M'en souviens plus. Tu me demandes quels jours j'ai travaillé la semaine passée? M'en souviens plus. Tu me demandes combien j'ai dépensé en livres cette semaine? Sais pas. Tu te demandes comment on va faire pour manger cette semaine? Moi non plus je le sais pas, mais y a une grosse poche de riz dans l'armoire, aucazou. Y a une chose que je sais par contre, c'est que ma blonde sait combien y a dans mon compte le jour de ma paie, et qu'elle me confisque ma carte à l'instant parce que je bois un peu trop à son goût. Eh oui, moi aussi j'ai la bronchite (expression chinoise pour dire que je suis dominé par ma blonde).

Farme ta yeule

Je me dis souvent à moi-même Farme ta yeule!, mais quand je me dis ça habituellement, c'est qu'il est déjà rendu trop tard. C'était un conseil de sagesse de mon beau-père ultraconservateur et raisonnable. Je comprenais pas ce qu'il voulait dire, et ça n'avait de toute façon aucun sens pour moi de me fermer la gueule : j'étais pas capable. Pour moi, fermer ma gueule pis faire ma tite job en faisant des ti coups de cochon par en dessous, ça n'avait aucun sens, c'était la mort.

Je devais parler, je devais communiquer, je devais me mettre dans la merde. C'était comme un flot et ça causait une pression insoutenable en moi. J'ai toujours été heureux avec les femmes, parce qu'elles parlent beaucoup : blablablabla, blabla, blablabla, blablablablablablablabla... Quand je suis avec elles par contre, je mesure mes paroles, je me watch, je les laisse parler davantage, je les écoute. J'aime mieux les écouter parler finalement. Je me ferme la gueule en leur présence. Je les laisse parler entre elles. C'est tellement beau de les voir. Les femmes sont plus intelligentes que les hommes, seulement, elles sont plus douces, ce qui les empêche quelquefois de s'imposer, ou même, de vouloir s'imposer : la plupart du temps, elles n'en ont rien à foutre de la confrontation, elles n'ont pas besoin de se prouver qu'elles sont des femmes, comme les hommes ont besoin de se prouver qu'ils sont des hommes. Par contre, quand elles se mettent en mode attaque, c'est pas beau à voir. Les hommes me font penser au gros chat épais Scratchy, et les femmes, à la souris rusée Itchy du Itchy and Scratchy Show, la bédé des Simpsons. Le gros chat épais finit toujours par manger une volée de la part de la petite souris rusée, eh bien, c'est comme ça dans la vie aussi. Les hommes sont gros, sont forts, ont des grosses queues, mais ça ne les empêche pas de se faire casser la gueule pareil par une coquette en talons hauts. J'ai vu la revanche des femmes à l'oeuvre assez souvent, et j'en ai vu de toutes les couleurs. Ça fait du bien de voir que ce sont les femmes finalement qui dominent les hommes, même si l'apparence laisse quelquefois penser le contraire. L'homme a besoin de la femme, c'est donc lui qui est en position d'infériorité, en position de demandeur. Les femmes sont parfaites en elles-mêmes et autosuffisantes : elles n'ont pas besoin des hommes et peuvent très bien s'en passer. D'ailleurs, si j'étais une femme, je serais lesbienne. Quand je vois ces gros gars au gym qui se trimballent en affichant un air de supériorité de mâle alpha, je pense à toute la vacuité qui les habite, à la nullité, à l'inutilité colossale de ces êtres, de ces poux musclés. Je leur rentrerais une matraque dans le cul pour bien leur montrer qu'ils ne sont rien, que de l'air, et irrespirable en plus, de l'air nauséabond d'un pète puant.

mercredi 17 mars 2010

Les pères de famille aiment se faire enculer

Je me souviens de ce bonhomme-là, alors que j'étais une queue sur commande, parce que j'avais jamais trop envie de le faire, mais ça tombait assez souvent sur moi. Anyways, ce monsieur-là, sont trip c'était de se faire enculer. Je le trouvais un peu drôle, parce qu'il n'avait pas du tout l'air gay ou efféminé, et pourtant il aimait à y aller à coups de gros batte dans le cul.

J'arrivais dans la chambre d'hôtel, il avait son jonc en or comme d'habitude, c'était un straight dans la vie courante, probablement un bon père de famille dans la cinquantaine, un Italien je crois, je ne pouvais pas en savoir davantage que ce je pouvais en découvrir par moi-même parce que j'arrivais là et il y avait déjà un film de cul en marche et il était déjà à quatre pattes pour que je le fourre. Il fallait vraiment que je me concentre sur le film et que j'imagine toutes sortes de choses, des plottes un peu partout, etc., et surtout l'ultime récompense de cet avilissement de moi-même : la coke.

En tout cas, je le trouvais un peu écoeurant, parce qu'il ne prenait même pas la peine de se faire un lavement le câlisse, ça fait qu'il y avait des fois d'la marde, pis la dernière fois, the very last one, ah ben là, y m'a faite un esti de cadeau, y en avait plein partout esti, l'esti de cochon d'écoeurant sale... Quand j'ai fini ma job, y a fallu que je me lave la jambe dans la douche, il m'avait pratiquement chié dessus... Il m'a toujours écoeuré s'te crisse de straight-là pervers.

Bon, je vais arrêter ça là. Ça, c'était juste le début de ma soirée dans le temps. Après, je pouvais tomber sur deux filles ensembles, une transex, un pervers déguisé en femme, un straight qui veut sucer un homme pour la première fois et savoir qu'est-ce que ça goûte le sperme, un couple où le bonhomme est un éjaculateur précoce et dont la femme demande pour un mec qui saura la fourrer jusqu'au bout, une femme enceinte dont le chum est parti en vacances sans elle (pauvre gars, que je me disais, elle jouit fort, ta blonde), deux gars sadomaso que je dois torturer et fouetter, y en a même un une fois dont j'ai arraché un mamelon par accident, oups! il a aimé ça! un chef d'entreprise qui veut boire ma pisse et manger ma marde tout en me lançant des billets de vingt sur commande alors que je joue le rôle d'un dictateur avec mes longues bottes de cuir Doc Martins, etc. J'en ai vu de toutes les couleurs durant ces belles nuits de fou, dont j'aurais bien pu me passer. Mais j'étais trop énervé à l'époque, je pouvais pas rester en place, fallait que je fasse des conneries. C'était ça ou mourir d'ennui dans un monde où je n'arrivais pas à trouver ma place.

mardi 16 mars 2010

Si tu touches à ça, tu vas faire la rue comme nous autres

Je me souviens de J., une belle femme dans la vingtaine, pleine d'espoir. Elle était grande, blonde, et elle avait une bonne job, je n'en parlerai pas. Une fille normale, ordinaire quoi, qui voulait se ranger, avoir des enfants et tout. Le problème, et il était de taille, c'est qu'elle était amoureuse du gars qui fallait pas... Moi je serais sorti avec elle et on aurait eu une vie heureuse loin de la drogue, mais elle ne me voyait même pas, elle ne voyait que lui, ce salaud.

Elle venait à la piaule sur de la Gauchetière pour chercher son chum... Elle le retraçait en demandant sur la rue aux autres fuckés. C'était un beau gars, genre Marocain ou autre, il avait de la classe et il se distinguait parce qu'il se tenait pas avec les autres, et il avait de l'argent quand il passait, et il consommait pas mal. Il était équipé de tout l'attirail du gros consommateur professionnel, avec chalumeau, pipe en verre, etc. Je ne le voyais pas souvent, en fait, je l'ai vu deux ou trois fois; il était trop occupé à «travailler», c'est-à-dire qu'il volait des autos de luxe. Oui, c'était un bon et beau bandit très charmeur et bien habillé, il devait fourrer comme un dieu.

En tout cas, J. arrive un soir, et je remarque que ça ne va plus là, parce qu'à chaque fois qu'elle arrive, il vient juste de partir. Elle le manquait toujours de quelques minutes partout où elle allait. Elle commençait donc à être sérieusement dépressive, parce que c'était l'amour de sa vie, et elle voulait qu'il s'en sorte, et l'aider, et faire sa vie avec lui, et etc. Elle me faisait tellement penser à moi, avant que je me fasse avoir moi aussi... Alors, elle a voulu essayer notre shit, c'est-à-dire du crack. Elle nous voyait fumer tous ensemble dans cet appart délabré éclairé aux chandelles et elle voulait s'y mettre elle aussi, peut-être par espoir de «rejoindre» son chum en passant de l'autre côté du miroir, au risque de se perdre.

Les filles ont dit non en premier et l'ont averti : «Si tu touches à ça, tu vas faire la rue comme nous autres.» Mais elle ne voulait rien savoir, elle était incrédule et disait ben non, je ne ferais jamais ça moi! Je l'écoutais dire ça en pensant à tous ceux qui avaient l'air «bien» et qui ont dit ça avant elle...

Bref, elle a fumé avec nous et ensuite je ne l'ai plus revue pendant un bon boutte, ni le gars d'ailleurs.

Un soir que j'étais sur St-Dominique, une fille vient me voir : elle cherche de la roche, elle est avec un client. Elle me dit dans l'obscurité, tu me reconnais? c'est moi J.... L'avertissement des filles venait de se confirmer, genre une année plus tard... Cette drogue est fatale. En prendre une fois, une seule, c'est comme tomber en amour : t'es partie pour une couple d'années.

Ensuite, quand le buzz redescend, t'apprends à avoir un contrôle sur la drogue et tu deviens sage, et t'arrête, si t'es pas déjà mort. Il y a une sagesse dans la consommation, mais rares sont ceux qui l'acquièrent, et le prix est très élevé, trop élevé.

Je l'ai fourrée sans capote

Depuis quelques jours, ça me revient en tête ce maudit souvenir-là... Moi qui pense tellement que je suis un «bon gars», disons, que c'est assez récent ça, la bonté, chez moi, ou plutôt, la conscience. Je me suis ramolli avec le temps, j'ai pris un peu de tendresse, à force de me faire crisser-là par d'autres filles plus sauvages que moi.

J'avais rencontré une fille au Pee-Ar à Laval. On a fourré toute la nuite, tellement, que le lendemain elle a callé off à l'ouvrage : elle était secrétaire. Dans le temps, j'étais une vraie bête de sexe, je le suis encore d'ailleurs, mais je suis pas aussi hyper qu'à 25 ans disons, genre le faire 10 fois et plus en ligne, ce qui m'est arrivé assez souvent. Alors, nous avons continué à baiser toute la journée, j'avais pas mis de condom une seule fois je crois, et c'est ce qui va faire que je vais me sentir vraiment mal par la suite, parce que le coup de cochon devait s'en venir. Anyways, je lui laisse mon numéro de tel et lui dit de passer me voir au garage, ce que j'aurais pas dû faire.

Alors, un soir, ça devait se produire, elle arrive comme ça au garage avec une amie, je vois qu'elle est sûre de son affaire, elle est en amour, câlisse... Moi, le «gros» sale (j'étais top shape), je passe pas par quatre chemins, je lui dis : j'ai une blonde, il faut que tu t'en ailles.... Elle qui était toute contente de me voir, esti qu'elle a perdu la face... Je me sens mal encore pour elle aujourd'hui... Mais à l'époque, j'avais pas les moyens de me payer une conscience. Je pensais juste à ma blonde qui devait arriver au garage très bientôt, elle était partie en taxi de St-Laurent/St-Cath, elle avait fini de travailler, oui, elle faisait la rue. Ç'aurait pas été beau à voir, le clash entre la pute sauvage et la pauvre secrétaire fleur bleue.

Alors c'est ça, je m'excuse. Je ne me souviens même plus de ton nom, mais j'ai vraiment pas été correct de te faire ça et je me sens mal encore aujourd'hui de t'avoir fait du mal de façon gratuite. J'espère juste que tu n'as pas eu d'enfant de moi ou que tu n'as pas eu à te faire avorter. Oui, je sais, je suis un idiot, merci.

À propos de rien

Écrire à propos de rien, c'est pas facile. Mais j'essaie, je fais des efforts, je m'améliore de jour en jour. Par contre, ce matin ce ne sera pas très difficile, car je n'ai rien à dire. Rien. Je bois mon café et je regarde dans le vide. Mais c'est faux, je suis en train de faire de la construction : je regarde mon clavier, car je suis en train de taper que je n'ai rien à écrire. C'est absurde. Le fait de n'avoir rien à dire ou à écrire est un événement en soi qui peut encore faire couler beaucoup d'encre! On pourrait écrire des tonnes de briques sur le sujet! Ainsi, c'est de cette façon, depuis des années, que j'arrive à écrire. J'ai rempli une douzaine de journaux intimes avec le Rien. Ils sont dans ma bibliothèque à un endroit précis. Ils me regardent. Ils veulent que je les retranscrive sur ce blog, pôvre vous! En tout cas, pas ce matin.

Je me sens inutile quand je ne travaille pas. Je sens un malaise, comme si j'étais accroché sur un support. Mon estomac tourne en rond, le café n'est pas aussi bon. Mon cerveau est à plat...

Mais ce n'est pas nouveau ça! Mon cerveau est à plat depuis bien longtemps mes chers amis! Au moins depuis que j'ai vingt livres en trop. Je me sens comme un gros lard avec du gras dans le cerveau. Je n'ai plus les échecs pour me valoriser et mesurer ma forme intellectuelle, car j'ai arrêté de jouer, subitement, lorsque mon abonnement a expiré. Ma carte de crédit étant loadée, je n'ai pas pu me réabonner, et mentalement, de toute façon, je les ai envoyés chier après tous les problèmes que j'ai rencontrés sur leur site. Par exemple, je joue des parties de trois minutes seulement, eh bien, il arrivait que mon temps roulait plus vite que celui de mon adversaire en Russie! Il arrivait souvent que je n'aille l'équivalent que de deux minutes contre trois! Bien sûr que j'étais enragé! Et que je perdais! J'avais quand même une cote à défendre, moi, en tant que joueur international! Et, étant addict aux échecs, je ne pouvais m'empêcher de jouer, alors il arriva ce qui arriva : ma cote baissa, et je pétai les plombs... Pas grave, tous les joueurs finissent par péter les plombs sur les sites d'échecs.

De toute façon, étant versé dans l'art de la résilience, je toujours fini par revenir en force et casser la gueule à des 2600 Elo qui n'en reviennent tout simplement pas de la volée qu'ils ont reçu et décident de ne plus jouer avec moi. C'est ce qui arrive avec les ti-gars à maman. Heureusement pour moi, j'ai fait de la boxe, et je sais que la vie est plus ou moins un échange de coups de poing sur la gueule où le plus fort est souvent celui qui sera le plus capable d'en prendre sans tomber. Alors je joue, sans avoir peur, avec les plus forts. J'aime manger des volées par les plus forts, parce que dans ce temps-là, j'apprends. Alors c'est ça : au top, on mange des volées, et on aime ça. Si on pense qu'on se la coule douce, halte là mon ami! Je pile mille fois par jour sur mon égo! C'est ça un jeu. Et je ne comprends pas Montaigne d'avoir dit à propos des échecs que ce jeu n'est pas assez jeu... 

lundi 15 mars 2010

Halte à Albert Jacquard

J'ai écrit un billet sur l'abolition des Jeux olympiques et lorsque j'ai vu le titre du livre de Jacquard Halte aux Jeux, évidemment, j'ai été tenté de le lire. Il est vrai que la situation des jeux est assez aberrante et que sa nature a changé; ainsi, nous ne rencontrons plus d'amateurs au sein des jeux, ce qui était le cas au début et même une condition, mais que des professionnels, et c'est rendu une grosse business, une course à la récolte des médailles dictée par la pression des intérêts financiers. Ainsi, l'esprit initial des jeux n'est plus là, je suis d'accord. Le symbole des Jeux est devenu un logo pour lequel les grandes compagnies paient le prix fort pour pouvoir l'apposer sur leurs produits, même si ceux-ci n'ont aucun rapport direct avec les jeux, et encore moins de valeur nutritive. 

Cependant, là où je ne suis pas d'accord, c'est lorsque Jacquard défend des Jeux ou des sports en général où il n'y aurait pas de compétition, donc pas de médailles et pas de scores : on va faire du sport ou jouer pour le plaisir seulement, mais pas pour gagner à tout prix : cette position-là je la trouve vraiment, mais vraiment aberrante. Comment peut-on être motivé à être compétitif s'il n'y a rien à gagner en bout de ligne? Ainsi, ce genre de réponse va tellement à l'encontre de la nature humaine que c'en est incompréhensible.

Par pur hasard, juste après avoir terminé ce livre, j'ai mis la main sur un livre d'un autre biologiste : Henri Laborit, La nouvelle grille. Eh bien, dans ce livre, je tombe sur ce passage p.114 : «Mais le seul besoin essentiel et qui, lui, n'est pas satisfait de façon générale, ce n'est pas la consommation, mais le pouvoir, car seul le pouvoir permet la satisfaction des besoins [...]» Et il ajoute plus loin qu'autrefois le capital permettait d'assurer la dominance, mais que les technocrates, par leur savoir même, ont le réel pouvoir, puisque les capitalistes dépendent d'eux pour faire fonctionner leurs entreprises. «La preuve est là que la recherche de la dominance, du «pouvoir» est bien la motivation fondamentale de l'homme puisque [...]» Et là, immédiatement, je pensais à Nietzsche et à la Volonté de Puissance et au fait que j'aurais peut-être dû continuer à le lire...

Ainsi, ces deux biologistes s'opposent dans leur réponse sur la nature humaine : un croit que l'homme peut participer à des jeux sans «compétitionner», et l'autre croit que la motivation fondamentale de l'homme est la domination, autrement dit, le pouvoir, et que, par conséquent, il lui serait donc impossible ou peu motivant de jouer sans vouloir compétitionner, autrement dit, sans vouloir plus de puissance, que ce soit par le capital, le savoir ou une meilleure performance sportive et des distinctions sous forme de médailles ou autres récompenses.

J'attends que toute pète

J'ouvre ma boite courriel Yahoo, on me crisse un hamburger juteux en pleine face. Conséquence : j'ai une faible envie de manger un hamburger fait maison, ou de la viande de boeuf, mais je n'ai pas l'envie spécifique de manger un Wopper, non. Une seconde avant, je n'avais pas envie de manger de la viande de boeuf, une seconde après l'image, j'ai un nouveau désir conscient de manger quelque chose de précis : un hamburger. Si l'entreprise en question ne peut pas être certaine que je vais venir chez elle pour acheter des hamburgers, elle a au moins une plus grande chance que j'aie envie de manger de la viande de boeuf tout court après avoir vu l'image. Alors, si la pub ne profite pas directement à l'entreprise concernée, à qui profite-t-elle?

C'est la même histoire pour la bière : je vois un commercial de Budweiser, bière que je ne bois jamais, et si l'envie me prend à ce moment-là, je vais acheter de la Coup de Grisou, de la Guinness ou de la Sleemann. L'entreprise fait donc alors de la pub pour les autres entreprises, à moins que l'une d'elles lui appartienne... et c'est l'avantage pour celles-ci de devenir toujours plus grosses, comme des monstres tentaculaires qui s'approprient des domaines diversifiés de la consommation de masse, et d'acheter d'autres marques sans qu'on le sache.

Comme disait Baudrillard, personne n'a jamais eu la preuve que la pub était efficace. On lance de l'argent là-dedans en espérant qu'il y aura un retour d'investissement, mais rien n'est garanti, et qu'est-ce qui dit que c'est vraiment la pub en question qui a eu cet effet?

L'entreprise Body Shop se vante de ne pas faire de pub, elle se contente d'en faire avec les façades de leurs magasins qui ont pignon sur rue et qui se multiplient comme les cafés Starbucks, qui eux aussi ne font pas de pub. Mes félicitations, mais personnellement je m'en fous, parce que plus rien n'a d'importance quand on est rendu là : on se fait encore de la pub en disant qu'on ne fait pas de pub, et voilà, j'en parle.

Je parle de tout ça parce que le harcèlement publicitaire m'énerve au plus haut point. Au point que je n'écoute presque plus la télévision depuis des années, que je n'achète plus de magazines ou de journaux, que je n'écoute plus la radio ni les nouvelles, que je ne vais plus au cinéma depuis que je me suis fait bombarder de pub la dernière fois pendant presque 1 heure complète, que je jette toutes les circulaires avant même de les avoir regardé ou je me contente de marcher dessus et de les laisser s'accumuler, que je raccroche sauvagement après trois secondes lorsqu’une personne m'appelle pour faire un sondage ou me vendre quelque chose. Il est inutile de mentionner que quand on m'aborde dans la rue pour me quêter de l'argent, je ne les regarde même pas, et il arrive même qu'une personne m'aborde pour avoir un renseignement, mais je ne réponds même pas la plupart du temps, je suis déjà rendu loin... Je ne veux plus rien savoir de personne.

Conséquence finale de l'excès de pub et de sollicitation : JE ME FERME À PRESQUE TOUT. Je pense en circuit fermé, je consomme peu, je n'écoute presque plus de musique, je ne suis aucune mode et je ne vais à la librairie que pour acheter des livres dont j'ai vraiment besoin et que je ne trouve pas en usagé.

J'ai les nerfs à fleur de peau, et personnellement, je crois que le tissu social a subi un fisting tellement intense et profond, qu'il ne pourra plus jamais retrouver sa solidité d'antan. C'est fini ce temps-là. Plus personne ne pourra s'entendre avec personne. La surcharge d'information fait que nous sommes maintenant tous différents, que nous croyons tous des choses différentes et dans le détail. Nous vivons dans la multiplication exponentielle des opinions divergentes.

C'est la surinformation et la pression du capital sur celle-ci qui cause cet éclatement total de l'univers mental des individus. À chaque instant, nous sommes prêts pour la guerre, car nous nous détestons tous viscéralement, peu importe que vous soyez de la gauche ou de la droite, pacifiste ou autre. Les gens de la gauche, contrairement à leur allure peace and love et d'acceptation de tous, sont les plus sauvages, car ils se sentent agressés et sont, dans leur esprit, continuellement en position de défense. J'ai vu de près à quel genre de personnes j'avais affaire dans une engueulade avec la responsable d'un OSBL pour lequel je travaillais bénévolement : c'est pas du beau monde. Ces gens ne travaillent pas pour de l'argent, ce qui serait dans leur cas un moindre mal, ils travaillent pour des idées, des principes, ce qui les rend autrement plus féroces, rancuniers et méchants, car tout est justifié n'est-ce pas quand il s'agit de faire à notre place notre propre bien? Vous voyez, c'est la même idée meurtrière qu'on retrouve partout, jusque chez Mill avec l'utilitarisme, jusque dans la tête des scientifiques. TOUT le mal que nous faisons est justifié si celui-ci sert au bonheur du plus grand nombre. C'est dans cette optique qu'on justifie toutes les souffrances infligées injustement, et tous les sacrifices. On ne voit RIEN avec ces lunettes idéologiques, et surtout pas la réalité ou l'individu ou l'animal ou l'environnement qu'on a devant nous.

Personnellement, je travaille pour de l'argent. Je n'ai pas d'idées ou de principes fixes. Je prends mon cash, je câlisse mon camp chez moi, je me fais un petit café en lisant un bon livre, et j'attends que toute pète : c'est aussi simple que ça.

Autopsychanalyse

Depuis deux ou trois jours, j'ai des mauvais souvenirs qui me reviennent à l'esprit, des images déplaisantes, des conclusions très sombres... Je réfléchissais à tout cela en revenant dans le bus alors que je lisais Guattari, et je prenais vraiment conscience, à cet instant-là, presque vingt ans plus tard, de ma détermination à l'époque d'en finir une fois pour toutes avec la vie. Aujourd'hui, je me demande pourquoi voulais-je tant mourir, alors que je n'avais qu'une vingtaine d'années et que ma vie commençait à peine.

Premièrement, le sentiment d'échec.

Le sentiment entier et définitif d'échec de ma vie faisait que je gobais les pilules tout en buvant de l'alcool sans aucune peur de la mort. Après avoir fini la boite et l'alcool, j'ai été répondre à la porte, j'avais toute la peine du monde à bouger, mes articulations étaient très douloureuses. J'étais nu, j'ai ouvert, c'était ma blonde junkie qui revenait après avoir disparu pendant deux jours. Je me suis effondré dans le lit, nu, en plein hiver, sans couverture, dans cette chambre minable et glaciale où le four me servait de chauffage. J'avais vingt et un ans.

Je me suis réveillé dans la même position que j'avais quand je me suis effondré, je n'avais pas bougé. Il faisait jour et j'étais seul, je croyais par la faible lueur du soleil au travers des stores maganés que c'était l'après-midi de la même journée. Il y avait encore les boites des pilules sur la table et les ouates, je ne comprenais pas ce qui se passait. Visiblement, je m'étais manqué. Finalement, je réussis à rejoindre ma blonde par téléphone qui se terre dans une chambre enfumée d'un hôtel de passe, alors je lui demande, T'as pas vu les boites de pilules sur la table? et tout ce que j'ai comme réponse, c'est qu'on est trois jours plus tard... Je me suis rendu à l'hôtel et j'ai recommencé à prendre cette saleté de drogue, pour m'oublier encore un peu, le temps que ça durerait. Je ne regardais plus les doses que je prenais, et c'est à partir de ce moment que celles-ci ont augmenté. La drogue devenait vraiment un outil indispensable pour continuer à vivre...

dimanche 14 mars 2010

Ce qui m'a toujours déplu

C'est quand la journée commence avec de la pluie et que soudain, les rayons de soleil percent les nuages et qu'il commence à faire beau... Je n'en ai jamais parlé, mais le sentiment de malaise qui s'empare de moi à chaque fois que ça arrive, comme si la journée était gâchée, depuis ma plus jeune enfance, est difficile à expliquer : c'est aussi désagréable qu'une fausse note dans une belle mélodie. J'aime beaucoup le soleil et les journées ensoleillées lorsqu'elles commencent de cette façon, et j'aime aussi lorsque le ciel se couvre et que la tempête menace, mais je trouve hautement désagréable le passage de la pluie au soleil, pourquoi?  

samedi 13 mars 2010

Capitalisme et morale

Nous avons d'un côté la morale pour nous dire que nous ne devons jamais utiliser les autres comme des moyens pour parvenir à nos fins, et de l'autre nous avons le capitalisme qui fait en sorte que tous sont traités comme des moyens en vue de parvenir à des fins privées...

Sommes-nous socialement cohérents?

vendredi 12 mars 2010

Un p'tit mot d'amour à ma chérie

Je l'attendais hier, à la sortie des bureaux d'XYZ, elle était radieuse comme toujours. Nous sommes allés prendre un café et nous avons jasé un peu, chose que nous ne faisons pas assez souvent.

J'ai souvent envie de lui dire que je l'aime, mais je garde ces paroles pour moi, car je sais qu'à force de les dire, elles ne valent plus rien et l'amour s'envole. À cause de cela, elle croit parfois que je suis dur, froid ou indifférent. Il lui arrive même de penser que je ne l'aime pas ou que j'en aime une autre.

Ce qu'elle ne sait pas, c'est que je ne serais pas rendu où je suis aujourd'hui sans elle. Elle m'a aidé à changer, à comprendre, à devenir un homme capable de vivre avec les autres. Pendant toutes ces années, elle fut pour moi un véritable coach de vie. Et je lui ai dit tout ça hier soir pour la première fois en quatre ans... Ainsi que,

Je t'aime xxx

mardi 9 mars 2010

Le grand aveuglement scientiste

Je ne veux pas vraiment entrer dans une discussion sur les valeurs en ce moment, il s'agit ici du problème difficile de la différence entre valeur et fait, qui, non résolu, nous fait tomber dans le relativisme. Jusqu'aux dernières nouvelles, c'est un problème ardu, et à moins que quelqu'un ait trouvé une réponse, nous dérivons toujours plus vers une sorte de scientisme ou d'espoir démesuré dans la science et assez vain, puisque celle-ci ne peut nous prescrire de valeurs à l'aide des ses formules et diagrammes. J'ai consulté le livre de Putnam Raison, Vérité et Histoire qui semblait pouvoir apporter une réponse, mais en vain. Le Bien après tout, c'est «ce qu'il faut faire», je sais, c'est ridicule, mais il n'y a pas de réponse plus profonde. Alors quand on dit à quelqu'un «Tu dois faire le bien», on lui dit en fait, «Tu dois faire ce qu'il faut faire», c'est clair non!

J'ai discuté longuement il y a pas longtemps avec ce qu'on pourrait appeler un «sociopathe». Cet individu n'avait aucune conscience et ne percevait pas la «valeur» des valeurs; si une valeur avait de la valeur, c'est parce qu'elle servait tout simplement ses fins égoïstes. Il me parlait continuellement de la théorie de l'évolution et de la victoire inéluctable des plus forts ou des plus rusés ou des plus riches, choisissez ce que vous voulez, mais l'objectif pour lui, était de réussir à prendre son «dû» par tous les moyens, et pour le reste, on s'en fout. Par exemple, une jeune femme est saoule morte dans un party, eh bien, pour cet homme profondément malade, il n'est pas mal d'avoir des relations sexuelles avec elle contre son gré, ou autrement dit, de la violer. J'ai cherché par tous les moyens à allumer en lui ne serait-ce qu'une once de compassion ou de sympathie pour autrui, choses qui viennent normalement chez un individu «normal», mais en vain : la seule chose qui pouvait l'arrêter dans ses projets égoïstes et malfaisants, c'était la menace directe et physique de représailles. C'est-à-dire que s'il n'y a pas un gars qui est là à côté de lui à chaque instant et qui lui dit «je te casse la gueule si tu fais ça», il va le faire. J'ai trouvé mon expérience troublante et à la fois très décourageante. J'avais eu affaire à un nihiliste pur sang, et je savais dorénavant que ces gens, contrairement à ceux qui s'amusent à se faire passer pour des nihilistes afin de se donner un genre, sont profondément dérangés. Cependant, vous croisez régulièrement ces gens sur la rue, au boulot, etc., et vous ne saurez que très difficilement que ceux-ci n'ont qu'une seule «valeur» en tête :  réussir à prendre leur «dû» par tous les moyens.

Durant cette même période, je commençais à m'enthousiasmer pour Dawkins qui portait ses attaques contre la religion. Je suis athée comme lui, cependant, je suis foncièrement contre la théorie de l'évolution. Je me disais que ce qu'il faisait était une bonne chose quand même et que ça pouvait aider la cause de l'athéisme. Cependant, j'ai vu rapidement vers quoi tout cela nous menait : une liquidation de toutes nos valeurs, ou un entraînement progressif (je parle des générations à venir) nous rendant insensibles aux valeurs, puisqu’après tout, d'un autre côté, tout se vaut! toutes les valeurs sont égales, alors il n'y en a aucune pour laquelle on devrait se battre! Alors, puisqu'on laisse tomber la religion, on laisse tomber aussi les valeurs qu'elle véhiculait, autrement dit, on jette le bébé avec l'eau du bain, let's go! Tout fout le camp, on fait ce qu'on veut bien sûr! Il n'y a plus de Dieu, plus d'enfer! Qui aurait le droit de nous arrêter et pourquoi? (à noter pour les 888, je ne suis pas en train de dire que nous avons besoin que ces choses reviennent)

Je trouvais la réflexion stupide à l'époque, mais je ne me rendais pas compte que pour bien des gens, c'est ça leur raisonnement : ils ne peuvent être punis que par les tribunaux; toute l'astuce consiste donc à faire ce qu'on veut et à s'en tirer. Dans ce cas, pourquoi aurais-je des remords? TOUT sera effacé, oublié! C'est comme une free game!!! Je suis véritablement choqué lorsque je vois des soi-disant scientifiques dire qu'ils ne veulent pas «défendre leur point de vue», et qu'ils n'aiment pas qu'on en parle dans ces termes (allo Armand). Je ne comprends pas qu'est-ce qu'on peut bien avoir à gagner en restant supposément «neutre» face aux différentes valeurs, certaines bonnes, d'autres questionnables.

Si on n'a pas la force, câlisse, parce qu'on est rendu trop mou à cause de l'idéologie de l'objectivisme, dis-je, de défendre son point de vue et ses valeurs de façon rationnelle et avec fermeté, on se fera imposer les valeurs des autres, c'est tout, peu importe ce que sont ces «valeurs». Nous avons le choix, nous choisissons nos valeurs et nous y croyons, ou nous adhérons passivement à des valeurs qui ne sont pas les nôtres. Je pense ici à Einstein versus le reste de la communauté scientifique qui ne voyait plus l'homme, mais que des diagrammes. Nous sommes revenus à ce point, seulement, le combat se situe maintenant davantage du côté de l'industrie génétique, qui, en véritable prédateur obtient des brevets sur les végétaux, les animaux et visera probablement bientôt à en avoir sur la vie humaine.

Quand on endosse les idées de la théorie de l'évolution ou sa mouvance générale, on n'a plus rien à opposer à ces prédateurs du vivant, à l'oligarchie ou au néolibéralisme. Plusieurs scientifiques sont derrière ces industries qui ne fonctionneraient pas sans leur dévouement; ils font rouler la machine sans scrupules en empochant de juteux salaires et en restant «neutres», ou plutôt serait-il mieux de dire, intéressés. C'était mon point.

Voici les scientifiques à l'oeuvre avec leur légendaire bonne conscience d'«esprit objectif» et soi-disant tournés vers la «vérité» ou le bien du plus grand nombre. Par conséquent, toutes les atrocités qu'ils commettent sont justifiées «au nom» de la science, atrocités qu'on justifiait autrefois au nom de la religion. Vous voyez, c'est la même histoire, ce sont seulement les mots qui ont changé. Le rituel sadique ne fait que prendre maintenant la forme d'un «test». Personnellement, j'aurais peur qu'un de ces malades en sarrau blanc pose sa main sur moi pour me «soigner». Ces gens ne reculent jamais devant rien pour nous faire un bien «immense», qui prend la forme de pilules et d'une «industrie» pharmaceutique... On est là pour faire de l'argent avec vous, pas pour vous soigner.




lundi 8 mars 2010

Une mouffe poilue

Une des rares qui a du poil sur la mouffe et qui n'est pas laide, la fille #998 du Site de mouffes

J'vis dans un monde d'esti de pas bons

J'ai rien de bon à dire aujourd'hui, je me suis assez fait chier à la job. J'ai juste l'impression de rencontrer partout des imbéciles, des caves, des cons, des innocents, des suiveurs, des fripons, des players, des crosseurs, etc., et surtout, mais surtout, des fuckin blasés, la pire câlisse d'espèce et qui me tape le plus sur les nerfs. Du monde qui croient à rien pis qui sont revenus de toute pis qui te regarde avec un air genre «té qui toé man, ha ha ha» ou «ben woyons donc man, ha ha ha» ou «ha ha ha, tu l'as pas l'affaire man!» : m'a t'en câlisser un ha ha ha sua yeule esti!!! Ferme-la ta crisse de yeule de blet! Ça a 20 ans pis c'est déjà pourri câlisse. Ça connaît toute, ça a fait toutes les positions pis ça s'endort en faisant un gangbang, c'est jamais assez, les trois trous remplis c'est pas assez. Y a rien qui est assez. De l'héroïne, pas assez. De la coke pis de l'héroïne, pas assez. La seringue, pas assez. Le sida c'est-tu assez ça tabarnak!

Ça écoute de la musique de merde, des musiciens qui savent pas jouer mais qui ont par contre le bon style vestimentaire et la bonne chevelure : classé gothique catégorie AAA. À ne pas mélanger avec les autres genres, très important, sinon tu te mérites illico un «ben woyons donc man, ha ha ha!». Ça me fait penser à moé quand j'écoutais cette pourriture de Mötley Crüe, de la vraie merde de fife pure. Je sais pas comment j'ai fait pour tripper là-dessus, mais je l'ai fait. Le problème aujourd'hui, et que les jeunes devraient comprendre, c'est qu'alors que cela était relativement nouveau à l'époque, comme Kiss, ce groupe encore plus minable, nous avons maintenant et avons eu des tonnes de répliques ou de clones des ces groupes minables et que la recette devrait pourtant être connue, mais ils sont trop idiots pour découvrir le manège. Se mettre du maquillage dans face pis gratter une guitare, c'est quoi le trip esti? Prends Cradle of Filth : ç'avait l'air bon, bon titre de toune, look intéressant si ça déménage assez : t'écoute ça, tout sonne faux, rien n'est à la bonne place, le chanteur a la voix d'un poulet à qui ont tort le cou... Mais ils ont le bon look par contre, ah ça, indéniablement, à classer dans la catégorie gothique pur et dur AAA avec Deathstars.

Bon. M'a continuer à boire ma bière et je reviendrai chier peut-être plus tard. Y a des jours où j'ai juste hâte de câlisser mon camp. Je veux pu rien savoir de personne. Allez tous vous faire foutre jusqu'au dernier.

Québékor : je suis prêt pour mon lavage de cerveau qui fera de moi un citoyen modèle capable de répondre de façon exemplaire aux questionnaires pointus de la société télévision. J'irai ensuite acheter des multinationales sans visage des produits congelés additionnés de vitamines et d'oméga-3 pour bien me nourrir en sourissant mon sourire ultra-blanc format A4. Je suis un homme heureux et j'aime me faire enculer par l'oligarchie. Je t'aime humanité, je t'aime! J'aime la science, oui, nous sommes évolués! Vive l'évolution! La science est objective bien sûr! Jamais les scientifiques ne se laisseraient corrompre par les richards de ce monde! Surtout pas lorsque la seule religion qui nous reste c'est la religion de l'argent!

Eille, wake up câlisse l'innocent! On passe notre temps, en fait, depuis au moins un siècle, à jeter le bébé avec l'eau du bain. L'idéalisme de Hegel a connu  une grosse vogue, on a tout sacré ça par-dessus bord pour se jeter sans retenue dans le positivisme. Tout Hegel est faux, tout ce qui est barbouillé de symboles logiques et qui est bandé sur Wittgenstein est vrai, mieux encore, c'est du pur génie! Maintenant, c'est le retour du balancier... Va voir esti. Essaie de comprendre cette crisse de grosse masse. Nous naissons épiciers. Faut se l'avouer une fois pour toutes : on fait dur en esti. Ça commence en lion et ça finit gérant de pizzéria. Arrête de creuser le sol et regarde le ciel : il y a des milliards de milliards d'étoiles et tu voudrais qu'il n'y ait aucune autre vie à part la nôtre? Ton esprit est petit, très petit. Nous ne sommes que des merdités qui tachent la surface de la croûte terrestre.

dimanche 7 mars 2010

L'existence pénible est le lot des sots

18/7/7
J'aime la simplicité, le dépouillement, l'effacement. Je n'aime pas me prendre pour le centre du monde; je n'aime ni la surcharge ni l'affairement.

J'ai compris avec le temps que ce qui est le plus important est ce que les autres ressentent pour moi, et non ce que je ressens pour eux. Ce que je ressens pour eux prend moule dans ce qu'ils ressentent pour moi, et c'est la bonne voie. Ceci me permet de conserver mon côté rationnel intact et froid, et c'est ce que j'aime avant tout : l'ordre en moi-même, car je suis un chaos.

Je dois devenir plus discipliné et pousser mon étude du taoïsme. Contradiction?

Exister, coexister ou «vivre ensemble»? La «coexistence» est froide.

«L'homme est-il déterminé ou est-il libre?» : grande question. Peut-être la question de la philosophie. Aujourd'hui je pense que c'est une fausse question, une fausse alternative. Si la question semble insoluble, c'est que l'homme doit être à la fois en partie libre et en partie déterminé. Les preuves de déterminité (le cas des jumeaux séparés à la naissance) de l'homme sont évidentes, mais les preuves de sa liberté le sont aussi.

L'essence de la liberté est le chaos originel, l'imprévisibilité de toutes choses.

Si tu ne crois pas en Dieu, crois au moins en ce que tu fais.

Paradoxalement, c'est dans les moments où je souffre et où je serais le moins apte à écrire que j'écris le plus.

18/7/7
Je n'ai aucun bijou, je ne suis pas symbolique et je ne veux m'attacher à rien. Maître Eckhart.

Je veux apprendre le chinois pour avoir accès à leur culture. C'est ce qui est le plus important : de savoir ce qui est proprement occidental en découvrant l'Orient.

Je sais que je serai en partie déçu par mes voyages, car ce n'est jamais aussi beau ni aussi plaisant qu'on se l'imagine. Le bout du monde, c'est aussi chez soi, vu de là-bas après un certain temps : le temps de briser l'habitude du chez-soi. Lorsque l'ailleurs devient le chez-soi, le chez-soi est ailleurs, et l'ici devient l'étranger. Le chez-soi est habitude et l'on ne voit plus le lieu où l'on habite, on ne le perçoit plus, ne le découvre plus.

L'existence pénible est le lot des sots. (Réflexion que je me suis faite à mon retour imprévu en prison et en constatant à quel point les prisonniers sont idiots; c'était l'enfer d'être pris avec des abrutis pareils et je ne voulais plus jamais y remettre les pieds. J'ai choisi de vivre à partir de ce moment selon les règles du «fair-play».)

On prend toujours pour acquis que les gens qu'on ne voit plus ne changeront pas. En réalité, les beautés se flétrissent rapidement.

Percevoir tout à nouveau pour la première fois.

19/7/7
La constante chez les criminels est qu'ils ne pensent toujours qu'à eux, jamais à autrui et au mal qu'ils pourraient lui faire. Leur «moi» est le centre de l'Univers. Ils peuvent être très sensibles, mais cette sensibilité est souvent bloquée par la haine (Ted Bundy).

Les gens oublient trop facilement qu'ils sont avant tout des citoyens de l'État et que leur liberté est conditionnelle. L'État passe évidemment avant les individus qui le composent.

Je joue avec ce qui tue les autres.

samedi 6 mars 2010

Je suis de la viande et je sers la machine

Question existentielle essentielle : «Sur quoi pourrais-je bien écrire esti?» Je ne trouve pas, je ne sais pas, ça paraît-tu? D'abord, pourquoi écrire? Sais pas. J'ai un mal de vivre? Je me cherche moi-même? Je m'ennuie? C'est bien possible, Heidegger l'a écrit sur 400 pages que l'ennui semblait être la tonalité fondamentale de l'époque. C'est bien. Mais ça ne change rien au fait que je suis mort.

I want to be alive. Mais si je revenais à la vie, je voudrais probablement mourir tout de suite après pour pas que le cauchemar de la banalité quotidienne recommence. Je me suis tué à force de me conformer à la société. Mais si tu te conformes pas, on te tue de toute façon. Il faut que tu rentres dans la fourmilière et que tu fasses ta tite job de fourmi disciplinée bandée sur les REER. Je suis de la viande et je sers la machine. C'est tout.

Rien

Plusieurs entrées au journal de Louis XVI ont cette inscription : «12 septembre. Rien.»

Alors, c'est la même chose pour moi.

Je bois une bière là en écoutant Fear Factory, Christploitation. J'aime ben ça. J'ai mal au pieds et je les repose là dans mes Crocs noirs super lèttes. J'espère avoir un buzz de la bière pour retrouver un peu d'inspiration, parce que je suis braindead. En fait, je le suis assez souvent. Je me sens mort esti. J'ai envie de tripper. Espérons que le néant m'inspirera, parce que c'est tout ce qu'il me reste...

mardi 2 mars 2010

Se faire péter un axe dans face

La Terre brasse pas mal depuis quelques semaines, et il est possible que ce soit lié aux changements climatiques importants annoncés par les scientifiques aux gouvernements qui ont l'habitude de faire la sourde oreille à tout ce qui ne constitue pas une source de profit direct, mais c'est peut-être un peu plus compliqué que ça, et moi, en tant que pauvre citoyen ignorant des politiques extérieures, intérieures et mitoyennes, je devrais me la fermer... Cependant, quand un tsunami va nous tomber sua tomate, believe me hard, plus rien ne sera compliqué, ce sera alors comme magique câlisse!


Saviez-vous que depuis le tremblement de terre au Chili, l'axe de la Terre a changé et que celle-ci tourne maintenant plus vite? On a un ti problème là si ça continue comme ça... Bahhh, encore une fois, c'est pas grave! En autant qu'on puisse continuer à fourrer, gosser après nos IPal et manger des cheesburgers! No problemos fuck!

Le paradis est un parking

Je suggère de transformer le Mont-Royal, endroit hautement improductif, en un vaste parking, et de rediriger les cheminées de gaz polluants des usines qui nous exploitent dans la cour arrière des gigantesques palaces des richards qui les possèdent, en usent et abusent. On verrait de cette façon s'ils se crissent vraiment autant de l'environnement et de la santé des autres. Ils vont apprendre à vivre ces câlisse-là et ne pourront plus s'abriter derrière l'immunité juridique que leur confère la firme, ou si vous voulez, la corporation ou inc. Quand vous voyez «inc.» après le nom de l'entreprise, vous savez que personne dans cette osti d'entreprise ne peut être tenu responsable pour des dommages causés à quoi que ce soit. Un jour j'aimerais bien que quelqu'un m'explique la raison de cela.


lundi 1 mars 2010

La «belle» politique

Bienvenue à mon dernier pétage de coche. Cette vidéo prise sur le site de Anne des ocreries ne m'impressionne pas, contrairement à elle, que j'apprécie beaucoup par ailleurs. Why? Parce que c'est de l'art et non de la politique. Mettez au pouvoir l'individu en vedette dans cette vidéo avec son discours dadaïste et sentimentaliste et il sera confronté aux mêmes problèmes que les dirigeants en place et sera obligé, finalement, lui aussi, de suivre dans une certaine mesure la musique de la logique étatique et capitaliste. Je ne suis pas pro Sarkozy, loin de là, mais je trouve que ce genre de discours a fait son temps et on en a plein les oreilles. Oubliez Papa Sarkozy, les choses ne peuvent changer en attaquant un seul homme. C'est un discours complètement inefficace dès lors qu'il quitte le domaine rationnel pour entrer dans l'émotivité larmoyante et le sensationnalisme qui le conduit à être récupéré instantanément par l'industrie et qui sert d'ailleurs très bien à faire de la pub pour Daily Motion. Ce genre de discours se rapproche plus d'une mode destinée à enflammer les jeunes irréfléchis, d'une pensée «nouvelle» en vogue pour granolas allergiques au savon, que d'un vrai projet de changement. Nous avons besoin de penseurs froids avec des couilles en béton, et non de couillons mous «authentiques» et «margés» avec leurs Mac ridiculement associé à une «autre» vision du monde et qui ne feront, au bout du compte, que nous conduire à une autre version ratée du communisme.