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«Je n'ai qu'une passion: celle qui me permet d'être libre sous le joug, content dans la peine, riche dans la nécessité et vivant dans la mort.» Giordano Bruno

lundi 30 novembre 2009

100 questions plates sur moi avant les grosses chaleurs du mois de Noël

1) -Prénom : Max
2) -Surnom/pseudo : Gros Nounourse, Killer Dick, Enfant de Nanane, Sale Pute, Mon Vomi d'Amour (celui-là, j'y tiens beaucoup), etc.
3) -Signe zodiaque : Vierge folle
4) -Sexe : Mâle
5) -Date de naissance : j'ai pas encore 40, c'est tout ce qui compte
6) -Couleur de cheveux : pas noir, ni blond, ni brun, ni roux : oui, vous l'avez deviné, c'est orange.
7) -Couleur des yeux : kaki militaire
8) -Ville : Montréal
9) -Taille : au-dessus de 6pi, mais en-dessous de 9
10) -Décrit ton caractère : sale caractère (ben non, je suis juste trop doux!)
11) -La partie de ton physique que tu aimes le plus : mes jambes découpées dans l'acier
12) -La partie de ton physique que tu aimes le moins : ma grande gueule
13) -Ce qui t'effrayes le plus : de mourir en dormant...
14) -La chose dont tu es le plus fier : ma bibliothèque
15) -Qu'est ce qui t'agace le plus : les idiots
16) -Ton plus gros défaut : mèche courte parfois
17) -Ta plus grande qualité : la bonasserie jusqu'à l'idiotie?
18) -Le sentiment le plus beau qui existe : ce doit être la cruauté
19) -En terme de charme, sur 10, quelle note te donnerais-tu : un petit 12
20) -As-tu un toc ou une manie : vérifier la porte trois fois quand je sors
21) -Avec qui aimerais-tu être en ce moment : Balzac ou Flaubert ou Nietzsche ou Heidegger
22) -Personne que tu hais le plus : mon père
23) -copain/copine/mari/femme/celibataire? : copain
24) -Aimes-tu quelqu'un : oui
25) -Aimerais-tu sortir avec quelqu'un si oui qui : Liz
26) -Qu'elle est la personne que tu as le plus aimé(e) dans ta vie : pas la peine, ce ne fut que pure folie
27) -A ton avis qui peut secrètement t'aimer : mon chat?
28) -Ton animal de compagnie : siamois
29) -Qui vas-tu voir pour des conseils : ma blonde, très bonne conseillère
30) -Vers qui viens-tu pleurer : Kierkegaard
31) -Ton plus grand rêve : parler avec les grands esprits
32) -Tes études/métier/futur métier : je travaille avec le sens, et les sens
33) -Style de musique : Tout
34) -Film préféré : XXX
35) -plat préféré : les pâtes, les fruits de mer
36) -ton Fantasme : être riche et vivre dans une grande bibliothèque
37) -ton meilleur moment : quand je gagne aux échecs
38) -T'as ton déjà fais souffrir : trop
39) -As-tu déjà été si bourré(e) que tu es tombé(e) dans les pommes: m'en souviens pas
40) -As-tu déjà eu un ami imaginaire : Batman
41) -As-tu déjà pleuré pendant un film : souvent (mais faut pas le montrer!)
42) -As-tu déjà eu le béguin pour un(e) prof : oh oui!
43) -Langues parlées/étudiées : français, anglais, allemand, chinois
44) -Sport(s) préféré(s)/pratiqué(s) : boxe
45) -As-tu déjà été déçu par quelqu'un : assez souvent merci
46) -As-tu déjà déçu quelqu'un : assez souvent merci
47) -As-tu déjà été trahi par quelqu'un : assez souvent merci
48) -As-tu déjà causé du mal intentionnellement à autrui : oui, et je l'ai regretté
49) -As-tu déjà insulté quelqu'un : oui
50) -As-tu déjà nettoyé ta chambre : oui, euh... non
51) -As-tu déjà fait la cuisine : oh que oui!
52) -Crois-tu en toi : pas assez des fois
53) -Crois-tu en tes amis : je n'ai que des connaissances, mes amis sont dans ma bibliothèque
54) -Crois-tu en l'amour : je crois que la réponse est oui, malheureusement...
55) -Ton parfum préféré : Versace Man
56) -Tu es plutôt Jour ou nuit : nuit, absolument
57) -Sinon plutôt Eté ou Hiver : toutes les saisons
58) -Dessin animé préféré : pas de tv ou presque, sauf pour les documentaires
59) -Livre préféré : tout, sauf les romans (rarement)
60) -Glace préférée : à l'anus
61) -Matière préférée : fécale
62) -Ta chanson préférée : tu fais chier là!
63) -Ta boisson alcoolisée préférée : la bière bien sûr, et le scotch
64) -Ta couleur préféré : rouge, sang
65) -Que représente t'elle pour toi : ma blonde?
66) -Quel est ton chiffre favori : 69
67) -Quel sont tes deux citations préférés : «Il est plus facile à un homme de mourir que de penser.» «Ah, que la vie est douce! Dolce vita!» (celle-là, c'est moi qui l'ai inventée)
68) -Quel est ton pire problème en ce moment : manque d'argent, comme toujours
69) -A quoi penses-tu avant de t'endormir : à l'argent bien sûr, mais aussi aux spéciaux de la circulaire
70) -Les choses que tu emmènerais sur une île déserte : de l'argent, beaucoup d'argent, toute ma babilothèque, et de belles poules
71) -Ta chambre prend feu que sauves-tu : mes livres, ensuite le chat, et ensuite ma blonde
72) -A ton avis que pensent les gens de toi quand c'est la première fois qu'ils te voient : «Je me sens toute drôle là...j'ai chaud... j'ai envie de m'asseoir sur son membre tout droit brandi là devant moi...»
73) -Qu'est ce qui te fait rougir : bander dans l'autobus, alors que je dois descendre...
74) -Le mot que tu dis le plus : «Fuck off you fucking son of a bitch!%#&*»
75) -Où seras tu en 2010 : chez moi, devant l'ordi
76) -Aimerais-tu être célèbre, pourquoi ? : oui et non, j'ai un côté vedette mais je suis aussi très solitaire
77) -La chose à laquelle tu penses en te levant le matin : Le café et le sexe. Ça fait changement de l'argent et des spéciaux de la circulaire.
78) -La résolution essentielle que tu as pris : boire moins de bière
79) -Occupation préférée que tu fais à la fin de la semaine : travailler
80) -A qui laisserai tu lire ton journal intime : à tous!
81) -Racontes tu du mal des autres ? : tout le temps
82) -Que fais-tu pour te défouler : je joue aux échecs, je m'entraîne au gym et j'écris. Ah oui, et je fourre aussi!
83) -Quel métier aimerai tu faire : danseuse à gogo, c'est trop payant
84) -Combien d'enfant aimerai tu avoir : 10, mais idéalement, aucun
85) -Combien de kilos veut tu perdre : 10kg
86) -Etire ton bras gauche aussi loin que possible. Quelle est la premiere chose que tu touches ? : mon pénis
87) -Quelle est la derniere chose que tu as regardé à la télé ? : une vulve
88) -A part l'ordinateur, qu'est-ce que tu entends ? : mes livres
89) -A quand remonte la derniere fois que tu es sorti ? : 4 ans
90) -De quoi as-tu rêvé cette nuit ? : à la cocaïne et au sexe
91) -Comment es-tu habillé(e) ? : en costume d'Adam
92) -Qu'y a-t-il sur les murs de la piece ou tu te trouves ? : de la peinture
93) -PC ou Mac? : PC definitely
94) -Ton jeu préféré : j'aime bien Grand Theft Auto, tuer du monde, etc.
95) -Slip, calecon, string, culotte? : string j'adore, mais celui d'une femme et sur la tête
96) -Frere(s) soeur(s) et leurs ages : je n'ai que des frères et soeurs spirituels
97) -Tu te sens bien ici : pas pire, mais j'étais mieux dans le Plateau
98) -Que fait tu sur ton ordi en general a part ce questionnaire? : je me masturbe
99) -As tu un blog? son adresse : ouvretesfesses.com
100) -Tu va faire quoi maintenant que t'as fini ce questionnaire? : probablement recommencer à me masturber en regardant Zhang Xiaoyu

et la Question Bonus!!!

101) -Quelle est ta position préférée? : Le Chien d'Automne (pas facile celle-là).

[Excuser moi pour les faute d'ortographes, le questionaire est un copier-coler d'un autre page]

Instantanée 1



Il est trop de bonne heure et je n'arrive plus à dormir. L'angoisse me met les nerfs en pelote. C'est dans ces temps-là de roboticité que je produis comme un damné, que je me mets le feu au cul et qu'ensuite, vidé, le cerveau à l'état de minéral, je tombe comme une douille vide. Alors, je me lance à ma poursuite. Je vais tenter d'esquisser l'ébauche du projet d'une nouvelle, que je n'arrive pas, vous vous en doutez, à pondre. En voilà une partie, et comme en tout, je serai toujours fragmentaire, ou fragmenté?

«Cette longue lettre ne te parviendra probablement jamais. Mais qu'importe. Si on pense à tout ce à quoi je ne suis jamais parvenu, elle s'en remettra facilement. Je ne suis pas doué pour comprendre les hommes, et par conséquent, je ne suis jamais parvenu à les comprendre. Je ne suis pas doué pour l'existence, encore moins pour la vie sociale, mais peut-être un peu plus pour les soupes populaires, les refuges et le bien-être social? Et pourquoi donc? Eh bien, bonne question! C'est peut-être la raison pour laquelle j'étais tant attiré par la philosophie, cette grande école de désillusion. Je montais à l'assaut de la vérité avec mes questions fondamentales sur l'existence, cette énigme, au fond, insoluble, et encore plus au fond, de ma prétention, à tout pouvoir comprendre. L'essentiel, c'est que je ne devais pas oublier mon argent, malheureusement, de l'argent que je n'avais même pas. Je m'en remets aujourd'hui à vous et à votre grande et profonde sagesse, ceux que j'appelais autrefois les philistins. Comme toutes choses en ce monde, et bien m'en fait si ça n'a pas toujours et de tout temps été le cas, la vérité possède aussi son tourniquet. Si tu me demandes S. ce que j'en pense après tout le chemin parcouru, je te dirais que ça valait au moins la peine,  dans mon cas, d'être aux premières loges pour avoir une vue imprenable sur ma propre déconfiture monumentale. Toutefois, je pourrais te dire que je suis au moins parvenu à trouver quelques vérités chemin faisant : les créanciers, l'exploitation, la cruauté, l'étroitesse d'esprit, le cynisme, la prison. La réalité, c'est les murs de béton et les froids barreaux d'acier : l'essence même du plus concret, tes pauvres os seront broyés. Si on me laisse encore quelque chance de survie, c'est tout simplement parce qu'on ne peut exploiter un cadavre : les parasites doivent laisser un peu de sang à leur hôte. La vérité, c'est que tout, absolument tout en ce monde est le contraire de la vérité. En ouvrant les pages d'un des soi-disant grands livres de l'humanité, on nous promet déjà, à vrai dire, de belles et nobles choses : «Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a», mais il vaudrait mieux dire : «Ceux qui ont, auront toujours tout, et ceux qui n'ont pas, n'auront jamais rien, car on ne prête qu'aux riches», ce qui revient à peu près au même, mais en plus clair. Tout au long de l'histoire on ne fait que changer les noms et les étiquettes pour ensuite se servir sur des plateaux de fortune des euphémismes bien sonnants : les pouvoirs qu'avait hier l'aristocratie, c'est aujourd'hui la dollarocratie qui les a. Et c'est toujours la même comédie, seuls les acteurs ont changé. Le prince charmant n'arrive plus sur un grand cheval blanc à la longue crinière magnifique, car cela manque d'humilité et de sens pratique,  le blanc se salit facilement, mais sur un poney brun avec un chapeau de paille et une énorme bourse attachée à sa ceinture. La prudence est de mise et il vaut mieux faire de petits pas que de risquer de tomber de haut : c'est la mentalité du siècle, et tous y souscrivent comme à une assurance-vie, qui n'est, à l'évidence même, que l'assurance d'être définitivement et bien mort.»


À continuer...

dimanche 29 novembre 2009

Les semaines minérales

Je suis là à attendre dans le parc, il est encore trop tôt, je m'assoie à une table en métal, le vent de novembre, une lumière froide, me rappelle d'autres moments, une autre vie, lorsque j'étais enfant. J'essaie de lire ma page de L'être et le néant, le vent bouscule les feuilles et mord mes mains. Un papa accompagne sa petite fille dans les glissades, ils sont seuls, là, par ce froid, si tôt, qu'est-ce qu'ils font là? Je suis elle, je suis bambin. Souvenir de photos usées, ma mère, le froid de l'hiver approchant. Je poursuis ma lecture, bruit permanent de la circulation, l'autoroute est tout près, j'enfile mes écouteurs, musique ennuyante. Tout est fade, tout est plat, lumière froide. Il n'y a aucune issue, je régresse, l'impression de déjà vu. Je quitte le parc, pétrifié, et cherche un refuge en attendant. Tiens, le casse-croûte, en haut. Je marche dans le passé. Cette rue ne peut pas être réelle. Je suis passé. Je suis près de mourir, je suis mort. Je suis vieux, très vieux. Nouveau-né, j'arrive au monde, c'est l'automne, il fait froid, encore plus froid, c'est la survie. Je vie pour survivre. Cette lumière froide me suit partout. C'est ma vie, cette lumière, je la déteste, je l'aime, je l'aime de l'avoir tant détesté. Enfin, ce sont les semaines minérales. Je ne pense à rien. J'attends. Que quelqu'un passe. Que quelque chose passe. Que le mal passe... Que je passe, et continue mon chemin seul sur cette rue parsemée de feuilles mortes, le livre sous le bras, les poings bien serrés dans les poches, une rue qui ne mène nulle part et qui sera bientôt enneigée. Je m'attendais, là-bas, mais tout avait disparu. Ce ne fut donc que cela. Ma vie. Le souvenir d'une disparition...

Questions sur le sens de la vie (64 à 80)

64. Deux sortes de lois : la loi des corps; la loi des esprits.
65. Le hasard n'existe que dans la mesure où il y a des «impondérables».
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À continuer...

samedi 28 novembre 2009

Peser sur le champignonne

La preuve est faite, les commerciaux-choc, ça ne marche pas. Pourquoi? Pensez-y, quand vous étiez ado, vous vouliez être un Nhomme, hein, avec un n majuscule? T'embarques dans le char après la sortie avec les filles et tes amis, pis là y a un cave qui te met au défi parce qu'il aimerait ça jouer dans Speed, the film. Qu'est-ce que tu fais pour pas avoir l'air d'une poule mouillée devant les filles et tes amis? -Tu pèses sur le gaz le plus que tu peux pour échapper au jugement terrible qui t'aliénera les filles à jamais, les liens avec tes chums, et possiblement toute possibilité d'avenir? C'est ce qu'on pense quand on est jeune, peut-être trop jeune encore, pour conduire. La solution serait d'augmenter l'âge requis pour avoir un permis, mais ça tombe justement en contradiction avec ce que nous leur demandons, c'est-à-dire d'être autonome très tôt, et ceci implique de travailler. Or comment vont-ils faire pour travailler s'ils n'ont pas de véhicule avant 20 ans par exemple? En ville, il est facile de s'en passer, mais en région, même à Laval, ça prend un véhicule pour travailler, sinon, tu travailles pas. Alors, augmenter l'âge du permis, c'est condamner des jeunes à végéter, ou c'est les forcer à l'exode des régions vers la ville. Que faire? La solution n'est pas simple, mais si on veut éviter des morts à tout prix, il faut au moins augmenter l'âge requis. Il faut laisser à ces jeunes le temps de se prouver qu'ils sont des zhommes, seulement, ce ne sera pas à bord d'un véhicule qu'il le feront, pour aller tuer en plus d'autres personnes qui n'ont rien à voir là-dedans.

vendredi 27 novembre 2009

Elles me fixent dans les quenoeuils

Depuis un certain temps, j'ai remarqué que les filles me regardent drette dans les yeux. C'est pas régulier. Y a des journées où ça arrive continûment, et d'autres, presque pas ou pas du tout. Il faut dire que je regarde rarement mon entourage et que je suis la plupart du temps en train de lire un bon livre de philo, et surtout, de souligner. J'adore souligner. C'est essentiel, sinon, je lis pratiquement pour rien. Les notions importantes, les passages importants, les belles phrases, les jeux de mots, les critiques cinglantes, les mots rarissimes, je dois les souligner. Sinon, j'ai l'impression de perdre mon temps; si je veux les retrouver, il va falloir que je fouille et fouille et fouille, je déteste ça. Un livre ce n'est pas pour moi une décoration, je ne suis pas bibliophile; mes livres je les ouvre, je les travaille, je les ressens, ce sont des chantiers pour moi, des chantiers où j'apprends à développer mes propres idées, ma propre vision des choses. Un livre c'est un moyen, pas une fin.

En tout cas, pour en revenir aux quenoeillades, je les vois de côté, et je feins de ne pas les voir, j'ai droit à un regard soutenu d'une belle femme, qui a de l'allure, et qui normalement devrait m'ignorer. Ça me fait me questionner. Je me demande toujours en premier si c'est parce que je fais particulièrement dur. Eh oui, y a des moments où je me trouve beau avec un certain charme, et d'autres, où je trouve que je n'ai jamais fait aussi dur. L'estime de soi varie selon la forme physique, les journées et l'aisance du cerveau à faire des pirouettes dialectiques. Il m'arrive souvent de penser qu'elles sont folles de faire ça. Mais c'est sans conséquence et c'est gratuit. Les femmes aiment ce genre de choses. Elle débarque à son arrêt ou moi au mien, et c'est terminé : on ne se reverra jamais plus. Je dis que je les trouve folles de faire ça, eh bien oui, parce que je ne suis pas à la hauteur de l'image que je pourrais projeter, je déçois facilement. Je me dis aussi souvent qu'elles me confondent avec quelqu'un d'autre ou qu'elles trouvent que j'ai un air de célébrité. On m'a déjà dit que je ressemblais à Lecavalier, Kevin, Huard, mais celui qui revient le plus souvent c'est Sylvester : celui-là, je ne m'en débarrasserai jamais. Ça revient tout le temps. Ça me console quand même un peu de savoir qu'il a déjà été acteur porno. Il y aurait pu en avoir un autre, le top celui-là, la ressemblance parfaite, tellement que j'aurais pu être son sosie, mais quand j'avais 25 ans. C'est Ryan Gosling du film The Notebook que j'ai écouté par curiosité après que mes parents m'aient dit que la ressemblance était frappante. J'étais aussi stupéfait, mais en même temps, je n'en avais rien à foutre. C'était bizarre, parce que j'avais l'impression que son histoire aurait pu être la mienne, il avait le même caractère que moi. Son visage a évolué différemment par la suite.

C'est toujours flatteur ces choses-là, mais c'est plus pour moi des curiosités. Des curiosités de voir à quel point des fois on peut ressembler à quelqu'un sur qui le monde se jette, et n'être qu'un obscur inconnu qui lit des livres de philo, ne sort pas, n'écoute pas de films et déteste les foules. Un manager m'a arrêté sur Mont-Royal pour me demander comment ça allait, je lui ai demandé si on se connaissait, mais il insistait, il n'y croyait pas que je n'étais celui que je sais pour qui il me prend, j'imagine que c'était Huard, pas trop flatteur. Quand c'était Roy Dupuis qui était partout, on trouvait que j'avais un air de lui. C'est à n'y rien comprendre. Je ne m'en fais pas avec ces choses-là, les gens sont fous. De toute façon, qu'est-ce que ça change. Je vois bien que le visage n'est qu'un masque, et que ce qui se cache derrière, c'est une autre histoire. Je suis une contradiction. Je suis une sorte de nerd un peu ridicule dans un corps de beef. On ne m'a jamais pris au sérieux à cause de ça. Ni comme travailleur manuel ni comme intellectuel. Après tout, c'est peut-être mieux de cette façon. On verra dans dix ou vingt ans.

mardi 24 novembre 2009

Questions sur le sens de la vie (46 à 63)

46. Si je dis qu'à la vie «éternelle» correspond un sentiment de bien-être permanent, mais aucune explication, cette vie peut-elle être «oppressante»?
47. Wittgenstein, Tractatus 6.4312 : «Cette vie éternelle n'est-elle pas aussi énigmatique que la vie présente?» Et encore en 6.44 : «Ce n'est pas comment est le monde qui est le Mystique, mais qu'il soit
48. Peut-on légitimement poser la question : «Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien?»
49. Ce quelque chose dépend du fait de la conscience, mais sa perception des différents degrés dépend de son intensité.
50. Une conscience accrue produit une perception accrue de la réalité
51. La question : «Pourquoi y a-t-il des couleurs et des formes, plutôt qu'aucune couleur et aucune forme?» a-t-elle un sens?
52. La question : «Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien?» laisse entendre, au fond, qu'il peut (doit) y avoir un «fondement ultime».
53. La question : «Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien?» se ramène à celle-ci : «Pourquoi suis-je?» ou encore «Quel est le sens, la raison, le pourquoi de ma vie (et de tout le reste)?»
54. Avec cette question, on cherche un «but». Mais une fois le but trouvé, cela n'empêche pas son absurdité possible, par exemple, que tout soit à recommencer à chaque fois, arrivé à un certain terme, ou que toutes les réalisations de l'humanité doivent périr.
55. Deux sortes de pensée : La pensée «contemplative» et la pensée en termes de «but», ou pensée téléologique.
56. Le sens «ultime» doit-il impliquer l'éternité?
57. L'importance que nous accordons à la conservation des acquis de l'humanité. Si toutes nos réalisations ont une chance de se conserver, le sens au niveau «cosmique» est possible. Cependant, le sens «cosmique» est loin d'être essentiel pour le sens de la vie.
58. Toutes nos réalisations ont déjà eu lieu une infinité de fois sur d'autres planètes au sein d'autres civilisations.
59. Le sens «ultime» ne serait donc pas à trouver dans la conservation à tout prix de nos réalisations présentes, qui sont au fond, des réalisations «mortes»; elles ne sont que la trace du degré d'évolution interne de l'être humain, et c'est cela qui doit être conservé, autrement dit, la «mémoire».
60. La mémoire est «interactive» et la conservation des acquis est nécessaire à sa survie.
61. La question : «Pourquoi suis-je?» semble appeler la question «Pourquoi suis-je, si ce n'est «pour toujours»?» ou encore «Pourquoi dois-je mourir?»
62. Nietzsche dans le Zarathoustra : «L'univers est profond, profond, plus que le jour ne l'imagine. Profonde, certes, est sa douleur, mais plus profonde encore sa joie. La douleur dit : «Passe et péris!», mais la joie veut l'éternité, veut la profonde éternité!»
63. La joie, le sens, l'éternité sont-ils en connexion?

Questions sur le sens de la vie (31 à 45)

31. Se «donner», donne un sens. Pourquoi?
32. L'être humain sent-il peut-être que sa fin n'est pas en lui-même, mais en autre chose de plus grand que lui, une autre fin qui le dépasse.
33. Les actes d'héroïsme et de courage nous touchent. Pourquoi?
34. Qu'est-ce que le «courage»? Donne-t-il sens à la vie?
35. Les valeurs impliquent l'«autre», le social.
36. Les choses que j'aime (faire) participent au sens de ma vie.
37. Le repos n'a de sens que s'il permet de récupérer ses forces pour le travail.
38. L'être humain est toujours tendu vers une action, et s'il est forcé de ne rien faire, il est malheureux.
39. L'être humain est fait pour «faire» quelque chose : premier fondement du sens de la vie.
40. S'il est forcé à l'inaction, à l'attente, etc., il se cherche.
41. Faire implique un but, un objectif. Si le but disparaît, le sens du faire disparaît aussi.
42. L'être humain a besoin de fixer des objectifs à son «faire» : deuxième fondement du sens de la vie.
43. Même si l'être humain avait une mission «cosmique», le sens de son faire en resterait aux choses courantes de la vie terrestre de tous les jours.
44. La Terre doit être vue comme une grande maison, notre seule maison, et nous devons l'aimer.
45. L'importance de former un idéal dans cette absence étouffante d'idéaux.

Questions sur le sens de la vie (14 à 30)

14. Que Dieu existe ou non, cela ne change rien à ma vie de tous les jours. Même chose pour le sens de la vie.
15. L'exigence d'un sens de la vie ressemble à une consolation en face de «ce qui est», comme de croire en une force transcendante qui viendrait réparer les torts ou soulager notre souffrance.
16. Le sens de la vie participe-t-il au domaine de la pensée magique?
17. Pourquoi cherche-t-on un sens à notre vie? Qu'est-ce que cela nous amènera de plus?
18. Le sens peut-il se trouver ailleurs que dans l'amour, la beauté, l'intelligence?
19. Le sens de la vie est-il en lien avec un «faire»?
20. Le sens de la vie change-t-il au fil de la vie d'un individu, mais aussi, de façon plus générale, au fil de l'histoire, des époques?
21. Le «sens de la vie» se réalise parfois en partie dans l'amour de la personne aimée, les enfants, la réalisation personnelle dans un métier, etc.
22. Le sens de la vie est-il positif ou négatif? Avons-nous une raison d'être optimistes ou pessimistes?
23. La condamnation de la vie est un non-sens; par conséquent, elle doit avoir un sens.
24. Qu'est-ce que je demande au fond quand je pose la question : «Quel est le sens de la vie?»
25. La recherche du sens n'est-elle pas plutôt la recherche des raisons de vivre?
26. Si oui, il peut y avoir plusieurs raisons de vivre, ou une seule, selon les individus et les situations.
27. Ai-je besoin d'une «raison» de vivre pour pouvoir continuer à vivre?
28. Je cherche des raisons, des choses que j'aime, qui me font tenir à la vie lorsque je suis profondément découragé ou que je souffre beaucoup.
29. Ces «raisons» me permettent d'affronter les difficultés et d'ignorer les souffrances.
30. Le sens de la vie contiendrait-il parmi ses «raisons» les plus importantes, le sacrifice de soi?

lundi 23 novembre 2009

Questions sur le sens de la vie (1 à 13)

1. Il y a un sens, il faut seulement le trouver.
1.1 Il y a un sens, mais il appartient au domaine de l'indicible.
2. Il y a plusieurs sens différents et compatibles.
3. Il y a plusieurs sens différents et incompatibles.
4. Il n'y a pas de sens à notre vie dans l'univers, mais il faut continuer sans lui.
5. La question du «sens» est une fausse question. Là-dessus, Wittgenstein, pour qui la question du sens disparaît d'elle-même. Proposition 6.521 du Tractatus : «La solution du problème de la vie, on la perçoit à la disparition de ce problème.»
6. Avons-nous le droit de poser la question : «Qu'est-ce que le sens?», dès lors que nous sommes capables de comprendre le sens de la présente question?
7. Que la vie possède un sens ou n'en possède pas, ça ne peut nous empêcher de vivre, sinon, nous ne serions plus là depuis longtemps.
8. Vivons-nous assez longtemps pour en comprendre assez et percer le sens? Si nous vivions aussi longtemps qu'une mouche tsé-tsé, pourrions-nous comprendre quoi que ce soit à la vie, à part que nous devons nous accoupler au plus pressant avant de disparaître?
9. L'absurdité de la vie est-elle vraiment un argument contre la vie?
10. Un sens déterminé, précis et fixe de la vie serait-il absurde?
11. Ce sens, s'il était clair, irait-il contre la liberté?
12. «Dire», c'est déjà participer au sens. Ce qui «ne dit rien» est contradictoire ou possède plusieurs sens.
13. La question du sens semble étroitement liée à la question sur ce qui est transcendant, Dieu.

Je crisse toute là

Je crisse toute là et je passe la semaine à m'entraîner.

Écoeuré de toute

Si vous voulez que je vous dise, je suis pas mal écoeuré de toute. Je sais pu où je m'en va, j'ai perdu le contrôle de ma vie, je me sens mou et fini comme une gomme qu'on jette par terre. Vidé de mon jus, de ma bonne énergie, de mon entrain, je suis une loque humaine, une merde. Vidé en profondeur. Sucé de mon juice. Je n'ai plus de liberté. Plus de moments à moi pour m'entraîner, lire, écrire; de moments où je pense à autre chose, où j'évacue mon esprit du stress, me remets en forme et prends le temps d'observer le monde qui m'entoure. Je ne bois que du café et de l'alcool, je ne dors pas, n'ai jamais le temps de m'arrêter, je mange mal, je dépense beaucoup, je perds le nord dans mes comptes, tout s'empile, et je n'arrive toujours pas à avoir ce que je veux... Ça s'empile aussi en dedans, je deviens gonflé, je digère mal, j'ai toujours l'impression de puer ou d'être laid, je me sens lâche, etc. Tous de beaux sentiments, c'est le stress qui me ronge, et je me sens devenir idiot, je me perds moi-même, je perds la tête, je deviens légume. Je souhaite des fois de crever subitement, péter une crise cardiaque et foutre le camp drette là, mais je serais bien étonné, parce que je suis pas tuable. Je suis fatiguable, mais tuable, on repassera. Je ne suis jamais malade, c'est ça mon problème. Mais dans le monde, c'est comme ça, on te pousse à bout jusqu'à ce que tu le sois, jusqu'à ce que tu ne sois plus utilisable, et après on te jette. Sans même te dire merci, sans la moindre reconnaissance, rien. Comme une pute. Ce que nous faisons, nous le faisons toujours pour nous-mêmes seulement. Pour pouvoir continuer à traîner notre sac d'os et de viande à hamburger. Le pousser plus loin. Essayer de lui donner un sens. Mais il n'en a pas. Il n'en aura jamais, puisque tout foutra le camp sans un merci. Tout disparaîtra de la surface de la galaxie. Tout va péter au frette, et les grandes oeuvres, la science, l'histoire, les grands monuments, la grande mémoire, absolument tout sera réduit en poussière. La grande toile de Dali que j'ai devant moi n'est qu'un flash de mémoire, alors à quoi sert de se casser le cul afin de laisser sa belle trace, qui n'est finalement pas mieux foutue qu'une trace de break qui disparaîtra au lavage? Et vous, ça vous chante de laisser votre trace brune dans l'Histoire? Ça vous parle de nous faire chier avec votre ambition et de faire juter le sang et le feu? Et où est le sens dans tout ça? Le sens, c'est l'illusion qui nous donne le courage de continuer à faire n'importe quoi. Le sens est une maladie, un virus, une connerie qui justifie toutes les autres conneries, et même la mort des autres. Je n'ai pas besoin du sens pour exister. J'ai juste besoin qu'on me crisse la paix

dimanche 22 novembre 2009

Extrait de Zinoviev

«Regarde autour de toi! Voici un savant. Il a bousillé cinquante ans de sa vie pour apporter son importante contribution à la science. Il a renoncé à tout. A multiplié les nuits blanches. Souffert. Et qui la connaît, sa contribution? Une dizaine de toqués dans son genre; une centaine d'arrivistes de la science, qui la lui pillent, sa contribution, et déploient de gigantesques efforts pour que personne n'en entende parler. Et voici un chanteur. Une petite voix faiblarde. Une oreille pas terrible. Si serré dans son jean que ses parties semblent à deux doigts de tout faire craquer. Il râle dans son micro des sottises monstrueuses. Se tord de tous ses membres. Et les gens, par milliers, tombent dans l'hystérie, rien qu'à le voir et à l'entendre. Ou prenez ce sportif. Il a parcouru telle distance une fraction de seconde plus vite que les autres, sauté un centimètre plus haut ou effectué une demi-roulade de plus. Son portrait est dans tous les journaux, dans tous les magazines. Les puissants de ce monde considèrent comme un honneur de le rencontrer. Mais voici un résistant qui, parce qu'il rêvait d'améliorer la vie des gens, a passé de longues années en prison : il a réfléchi à tous les grands problèmes contemporains et a tout perdu. Il erre à la recherche d'un boulot à quatre sous. Jamais il n'obtiendra plus qu'un entretien avec les employés les moins gradés de la Sécurité.»

Zinoviev, Va au Golgotha

samedi 21 novembre 2009

Histoires de chats, histoire d'amour


Non, ce n'est pas mon chat, mais je le trouvais adorable, alors j'ai piqué sa photo. Par contre, je trouve dommage qu'on lui ait foutu un collier si jeune.

L'homme est un loup pour l'homme

C'est Hobbes qui a écrit ça, et il a sûrement repris l'idée d'un autre avant lui. L'homme n'a aucun prédateur : il est le prédateur ultime sur cette planète. C'est le pourquoi des guerres, et probablement pour une raison qu'on ne connaît pas encore assez bien, le pourquoi aussi des virus. Il faut que justice soit rendue, après tout le tort que nous faisons aux animaux et à la nature. En pensant à tout ça, à toute cette merde au fond, je ne pouvais qu'aboutir au constat suivant : la doctrine de Jésus est un échec total et sur toute la ligne. Un échec bien flagrant. Un idéal trop élevé, inatteignable pour de simples mortels comme nous qui ne pensons en général qu'au cash et à notre petite survie. Il n'y a jamais aucun plan derrière tout ça, notre genre de vie, rien de viable à long terme, aucune idée, aucune valeur profonde, à part les rabais des circulaires. Toute la planète sleep on the gas et vit au jour le jour en suivant sa logique de mort implacable. Nous tenons à l'apocalypse, puisque si nous avons écrit la pièce, nous devons au moins jouer dedans et avoir notre 15 minutes of fame avant de péter au frette. Nous nous ferons des autographes. Et je pensais à Kierkegaard et à Nietzsche et à quel point, si nous prenons le temps de nous y arrêter un peu et de ne rien foutre pour laisser tout ça tremper le temps nécessaire, nous sommes des fourmis, de petits gnomes, des lilliputiens en fait. Oui c'est ça, de petits lilliputiens ignorants et puants qui mesurent tout le reste à leur petite taille de morpions remplis de fierté et d'orgueil.


vendredi 20 novembre 2009

Le métier de vivre

«Ces philosophes qui croient à l'absolue logique de la vérité n'ont jamais eu à discuter serré avec une femme.» 19 février 1938, Journal de Cesare Pavese

«Mais voici le plus atroce : l'art de la vie consiste à cacher aux personnes les plus chères la joie que l'on a à être avec elles, sinon on les perd.» 30 septembre 1937, J C.P.

«On cesse d'être jeune quand on comprend qu'il ne sert à rien de dire une douleur.» 31 octobre 1937, J C.P.

«Le vrai raté n'est pas celui qui ne réussit pas dans les grandes choses - qui y a jamais réussi? - mais qui ne réussit pas dans les petites. Ne pas arriver à se faire un home, ne pas conserver un seul ami, ne pas satisfaire une femme : ne pas gagner sa vie comme n'importe qui. C'est là le raté le plus triste.» 6 novembre 1937 J C.P.

And my favorite one: «Y a-t-il quelque chose de plus profond que le geste enfantin de l'amant qui suce les tétins de sa bien-aimée?» 31 décembre 1937 J C.P.

lundi 16 novembre 2009

Le chez-soi

Je pense toujours, et je regarde la télévision, regard rêveur, une bouchée, j'imagine la neige qui descend doucement dans le ciel sombre, un feu de foyer, ou encore un coin bien à moi, où je me sens absolument bien, un café à la main, la tempête qui rage, etc. À ce moment, tout se décide, des destinées prennent corps... mais ça ne dure qu'un instant. Ce chez-soi artificiel est vu de l'extérieur, comme dans un film, c'est le chez-soi des autres, le confort des autres. Je pense et je me dis toujours Je n'ai jamais eu de chez moi. J'en rêve depuis toujours, et vais probablement toujours ne pouvoir seulement qu'y rêver sans jamais pouvoir l'atteindre. La réalité c'est que je suis seul, et qu'il n'y a jamais qu'une fausse quiétude, le temps d'un battement de cils. C'est ce que je me répète toujours, Où est ce lieu? Existe-t-il? Apparemment non. Je l'ai rêvé, j'ai tout rêvé, comme le reste d'ailleurs. J'ai toujours été rêveur, depuis ma tendre enfance en fait. J'avais des projets grandioses, puis, arrivé à l'âge adulte, le monde que je regardais de l'extérieur plein d'espoir a changé de forme, il est devenu ennuyant, difficile, sérieux, souffrant, sans dimensions, sans envergure. Il ne s'agissait que de faire de l'argent et survivre. Il n'était plus question de projets quelconques à part survivre et trimer dur, pour presque rien, alors qu'une classe privilégiée s'en mettait plein les poches et avait droit à tout, même de m'écraser s'il le fallait. D'étudiant brillant promis à un grand avenir, j'étais dorénavant condamné, faute d'argent, à devenir un misérable orang-outang plat et insignifiant croupissant dans une binerie ou au fond d'une usine de travail à la chaîne sans fenêtres. Il m'arrivait souvent de penser Ce sont des criminels. Ces gens sont des criminels... En effet, de faire ça à leurs semblables, c'est inconcevable, c'est injuste. Mais qu'entend-on au juste par «semblables»? Y a-t-il même jamais eu quelque chose de tel qu'un «semblable»? Et la justice encore? De quel genre de «justice» pouvons-nous parler après le déroulement de l'histoire qui n'est au bout du compte que le déroulement de tous les massacres les plus ignobles faits par les êtres les plus abjects sur tous ceux qui n'ont pu résister, ou n'en avaient pas la force, la volonté, ou tout simplement par trop grande bonté ou naïveté? Ou encore, par l'espoir que l'«amour» serait plus fort que tout, même plus fort que la mort... Mais ce ne sera toujours que déception sur déception en ce qui concerne le triomphe des soi-disant «justes». La loi du retour? Les plus grands criminels sont souvent ceux qui vivent les plus vieux. Cherchez la justice. Cherchez la justice, me répétai-je intérieurement. Il n'y a pas de Ciel. Il n'y a pas de Dieu. Il n'y a pas d'âme, pas de chez-soi, pas de pérennité, pas de réconfort. Il n'y a que le travail, les murs de béton et l'acier froid des barreaux de cette cage qu'on appelle la «vie». La vie dans les strictes limites du pensable, du concevable. En tout et pour tout, notre existence n'est pas plus désirable que celle des pauvres hères prisonniers aux camps de travaux forcés de la Corée du Nord. Mais la comparaison nous fait croire le contraire... C'est seulement à ce prix que nous pouvons arriver à croire que nous sommes heureux et que notre situation est enviable. Nous nous couchons satisfaits plus que jamais de nous-mêmes, et pendant notre sommeil nous laissons les politiciens et les industriels se serrer la main, et tout détruire sans merci.

Sans fin...

samedi 14 novembre 2009

J'aime Satan en maudit

Confession : je suis un sataniste et je voue un culte au black metal en faisant tourner des disques de Darkthrone à l'envers. Je t'aimeux Satan, et je ne soufre quand même pas d'une mauvaise haleine, parce que j'excelle toujours à mâcher de l'asspartame.


Le fétichisme, c'est le fantasme des autres

Je suis toujours tenté de dire que je suis un «fétichiste» (ce qui implique un comportement passif, soumis devant l'«objet») parce que ça m'excite de m'imaginer  complètement obnubilé devant la femme qui me force en quelque sorte (paradoxalement) à caresser et lécher la partie de son corps que je désire tant. Mais le qualificatif pourrait s'appliquer à tous les hommes, car chaque homme a une partie du corps de la femme qu'il préfère. Pour la plupart des hommes ce sont les seins (fantasme assez banal merci), alors, évidemment, puisqu'ils sont les plus nombreux, on ne les appellera pas des «fétichistes», et pourtant, ils en sont, tout autant que ceux qui tripent sur les beaux culs, les belles jambes, les pieds, les mains aux longs doigts, les longues chevelures, les poils pubiens, la chatte, l'anus, les odeurs de transpiration, les aisselles, les liquides corporels, les grosses lèvres, la couleur de peau, les voix graves et chaudes, etc. Pour ma part, je tripe sur toutes ces choses et même plus, parce que je suis un cochon sexuel et que la femme tout entière est mon fétiche.

Les hommes manquent tellement d'imagination parfois... Au fond, les «fétichistes» ce sont ceux qui osent aimer ouvertement une partie du corps que les autres aiment tout autant, mais de façon honteuse.

vendredi 13 novembre 2009

Je suis un animal

Voilà. Je suis en train de réfléchir à la question, disons, par à-coups, depuis deux mois. J'effectue des contrôles fantômes avec ma réflexion : le bilan n'est pas peu négatif. Premièrement, je suis un porc (dans tous les sens du mot). Oui, je suis très cochon : sexuellement, mais aussi, je salie tout sans honte et je suis traînard, je tâche toujours mes vêtements et j'accumule des piles de livres n'importe où. De plus, j'aime beaucoup manger et boire; en fait, je mange toute et de toute. J'adore la boustifaille, j'adore la boisson (là-dessus, je commence à avoir un prob), j'adore les femmes, leurs jambes, leurs pieds surtout, le contraste peau blanche et coloration rosée me rend fou. Bon. Je suis aussi très enfermé dans mes petites routines obsessionnelles. Il ne faut pas trop déranger mon environnement sinon je perds mes repères, et là, je deviens stressé. Je ne suis pas très heureux de constater que je vieillis. J'ai trois grandes rides dans le front. Elles ne sont pas toujours là, mais elles reviennent assez souvent. Je me demande si bientôt je vais ressembler à Marlboro Man. Il était ridé en joualvert, mais apparemment, les femmes capotaient sur ce type respirant la virilité même. En tout cas, on verra rendu là. J'ai l'impression des fois que les femmes me regardent plusse quand j'ai mes trois rides dans le front. Moi je veux me cacher, mais peut-être me trouvent-elles plus sexé, sais pas. Et essayez donc de savoir pour commencer ce que femme veut.

jeudi 12 novembre 2009

Tout a déjà été dit

Il n'y en aurait pas très long à dire au fond sur la «grande» sagesse du bipède sans plumes. Le point de départ est un peu grossier, mais paradoxalement, il est parfaitement «exact» : les deux principaux besoins de l'homme sont «manger» et «s'accoupler», deux aiguillons qui le pousse à sortir de son lit pour au moins aller au dépanneur du coin et s'entraîner au gym (ou devenir plus intelligent en écoutant «Des chiffres et des lettres»), le reste que luxe. Si je n'arrive pas à comprendre la célébrissime preuve mathématique de Wiles en deux cents pages  du dernier théorème de Fermat, bonne nouvelle : je vais probablement survivre. Cependant, si je n'ai rien à manger ou que je n'ai pas de femme pour faire la promotion de mes gènes après mon assiette «steak et patates» (que j'adore en passant), je vais éprouver une légère insatisfaction. Insatisfaction qui si on la laisse trop longtemps en attente, produit des guerres, des tueries ou rend carrément fou. C'est normal, l'Espèce doit être vue comme une colonie de bactéries : son but principal est de se nourrir de son environnement et de se multiplier. Si on  m'objecte  que  c'est  contradictoire, puisque     si  le but de l'Espèce est de se multiplier, comment, effectivement, pourrait-elle  envisager de  tuer pour arriver à ses fins, je réponds : son but n'est pas seulement de se multiplier, mais de se renforcer, de devenir plus forte et aussi, de se diversifier. On voit poindre la «volonté de puissance» de Nietzsche, peut-être en version améliorée (avec la diversité en plus), etc.

mardi 10 novembre 2009

De la bonne viande de femme mûre


Mûre et sexée (ouais, on sait, ton piercing...). Je ne sais pourquoi (d'ailleurs, comme pour tout le reste dans l'existence), mais j'ai toujours préféré les femmes plus âgées. Une jeune femme c'est très joli, mais je sais pas, ça manque de quelque chose (bien sûr, je la baiserais quand même). Je ne cherche pas tant à être avec une beauté plastique qu'avec une femme charmante qui est de bonne compagnie, qui sait parler, qui a de la profondeur, une femme intelligente mais sans être froide, et qui a le sens de l'humour. C'est ça pour moi un «canon»; l'amour, ça se passe principalement dans la tête. Physiquement, j'aime bien les petits défauts qui commencent à paraître lorsqu'une femme vieillit. Elles ne les remarquent pas toujours sur elles-mêmes, mais j'ai l'oeil perçant, et bien sûr, il faut le garder pour soi, car ça ne se dit pas «J'aime bien ta ride » ou «J'aime bien ta peau du coude qui commence à pendre», etc.

vendredi 6 novembre 2009

Écoutez ma gang de tabarnak!

Dans le service à la clientèle, on en voit de toutes les couleurs. La plupart du temps ça va comme sur des roulettes, mais il arrive parfois qu'on tombe sur ce que j'appellerais des clients «incompétents». C'est-à-dire que ces clients, mais ça arrive plus souvent avec des clientes (puisque je suis un homme, et que les femmes n'ont peur que des femmes), sont inaptes à commander ou acheter quoi que ce soit sans une assistance soutenue, du jacassage, du flattage émotionnel, des courbettes complimenteuses, des aveux d'humilité,  des manières  agrémentées de servilité canine, et encore, ça leur prendrait plutôt une greffe de cerveau ainsi que des pilules de lithium. La cliente n'est même pas capable quand elle arrive par exemple dans une librairie de dire le titre ou encore l'auteur du livre qu'elle cherche! Vous voyez le genre hein? On est à veille de les voir toutes arriver en même temps pour les cadeaux de Noüel ces poules sans cervelle.

Elle se trompe dans ce qu'elle me demande et ensuite elle se fâche après moi parce que je fais pas la bonne affaire! C'est de ma faute... Eille, l'enculée, veux-tu que je te le refelemele? Non mais! Ça fait, ce crisse de régime-là d'imbéciles! Pas capables de savoir ce qu'elles cherchent. Je suis devin moi là! Pas capables de poser les bonnes questions. Pas capables de répondre de façon pertinente. Pas capables de comprendre ce qu'on leur dit ou nos explications. Malentendantes, ou comme on dit : elles  comprennent toute tout croche, et la liste des incompétences s'allonge... Esti, je sais pas pourquoi elles cherchent des livres, parce que je doute fortement de leur capacité à pouvoir lire quoi que ce soit... Elles achètent un livre pour la couverture, pour pouvoir en jacasser après trois pages, pour le style vestimentaire de l'auteure, etc. Je sais depuis longtemps que les madames qui lisent des livres de Danielle Style ne  lisent en réalité qu'une marque de commerce. Ça fait chic, c'est tout. Ah ça, du Danielle Style, ça vaut de l'or!


To be continued...

jeudi 5 novembre 2009

La dollarocratie n'en aura pas pour son argent

Je ne sais quoi dire à propos de la dollarocratie. Je suis tellement énervé, surchargé de travail, l'équation est simple : je n'ai plus le temps d'étudier et je suis «stalé» là, pris là avec ce que j'ai comme diplômes, et je ne serai jamais capable d'aller beaucoup plus loin. Moi qui voulais retourner pour faire un bacc en maths : on va oublier ça, je vais essayer d'en faire un peu à la maison, dans mes temps libres...

Je n'ai pas vu le dernier film de Michael Moore sur le capitalisme, mais que peut-il nous proposer de plus à part d'«ouvrir nos coeurs»? Je ne vois pas d'issue à notre situation, et l'appel à la «bonne volonté», qui réussit toujours d'ailleurs à nous arracher une larme, c'est de la grosse marde. On le sait bien que l'homme est un rapace (on a aujourd'hui l'exemple du communisme, qui a prétendu, en vain, servir de contre-exemple)  et s'il se produit un changement, c'est avec des «moyens» que ça va se faire, pas avec des «sentiments». Quand j'étais jeune, avant d'être obligé de  gagner ma vie, je regardais ce monde complètement fasciné et je rêvais à temps plein en imaginant toutes sortes de scénarios qui aideraient les gens à sortir de leur misère. On peut aussi bien dire aujourd'hui que tout ça ressemblait fort bien à une illusion de jeune ado.

Il y a des classes, et celles-ci sont inévitables. Quand je vois des gros tarlas et des grosses épaisses qui bavent la suffisance dans ma face et sont en faveur de l'«égalité», je comprends qu'on n'appartient pas à la même race. Que faire avec du bétail puant qui se bourre la face de Joe Louise et prennent toute la place dans l'autobus et le métro? Ils s'imposent inévitablement partout de toutes les façons possibles avec leurs gros culs mal torchés, et ensuite ils veulent nous imposer en plus leur droit de vote? Va falloir aussi les emmener en  chariot-élévateur au bureau de vote? Que penserait-on d'une «dictature de la salade»? «Je mange déjà de la salade, à tous les jours même!», ben oui, mais tu crisse dedans trois bouteilles de vinaigrette crémeuse à la ranch!!! La voilà, câlisse, l'explication à ta «maladie»!

À continuer un jour...

lundi 2 novembre 2009

Une vie sans problèmes, ça n'existe pas

Je n'ai jamais compris pourquoi j'ai tant de problèmes avec mes géniteurs. Dès ma tendre enfance, mon père était déjà crinqué sur son gourou, et ma mère «suivait» passivement, mais avec des arrière-pensées catholiques, elle n'allait pas se mettre tout nu bien longtemps : c'est une agenouilleuse dans l'âme. Elle a essayé de me faire aimer l'Église en s'agenouillant devant moi à la messe et en prenant l'hostie, mais ça n'a eu que l'effet contraire : je l'ai rangé mentalement dans la catégorie des «malades mentaux incurables», comme son père et sa mère d'ailleurs. En partant, il y avait une grande incompatibilité entre mon père et ma mère, et comme de fait, ils se sont tellement haïs que la «guerre de religion» sans merci était inévitable.

Après le divorce, ils se sont amusés à me tirailler d'un bord pis de l'autre pour bien me fucker émotionnellement et mentalement. Aujourd'hui quand je repense à tout ça, à quel point ils m'ont fait souffrir et pleurer pendant plusieurs années, je trouve ça extrêmement idiot, mesquin et impardonnable. J'étais coincé entre deux crisse de «sectaires» : un qui faisait passer sa religion et sa blonde du moment avant moi, et l'autre c'était sa réussite professionnelle, ou plutôt l'argent, et son nouveau mari encore plus étroit d'esprit qu'elle. Ce n'est pas pour rien que je suis sceptique aujourd'hui et que je n'adhère à aucune religion ni à aucune philosophie en particulier. J'en ai eu plein le cul assez tôt de la vie et des croyances communes bon marché genre qu'on prend sur les tablettes comme tout le monde : c'est écrit dessus Great Value, et c'est une boite en carton assez épaisse. Ces boites-là, je les rentre dans mon broyeur.

En plus d'être de la catégorie «parti pris, soumission absolue pour le bien de l'humanité», ils étaient, comme de fait (ça va très bien ensemble), très individualistes. Ils obéissaient à une maxime bidon du genre «Tous le font, alors pourquoi toi tu ne le ferais pas?». Sacrer ses enfants là, et ne penser qu'à l'argent et à son petit bonheur personnel, et surtout, au sexe. Une plotte américaine qui fourre bien, ça vaut de l'or. Et une queue latino qui fourre bien, ça vaut de l'or aussi. Il y a deux sortes de parents : ceux pour qui leurs enfants passent en premier, et ceux qui passent toujours avant leurs enfants. Eh bien, aujourd'hui, ils ont le traitement qu'ils méritent et ils ont juste l'air fou, et je dirais même, ridicules. Ils sont seuls l'un et l'autre, en compagnie de leurs rides.

J'ai essayé de renouer cet été avec mon père parti à l'étranger : impossible, on ne peut que parler de météo. Je n'ai jamais réussi à comprendre sa sécheresse de coeur. J'étais prêt à déposer les armes, à «oublier» et le reconnaître comme mon père en le respectant : à ce qu'il semble, j'étais pas dedans pantoute : il ne rendra jamais les armes parce qu'il y croit dur comme fer à son gourou qui lui rit dans la face et à ses principes. Il a toujours voulu «sauver l'humanité», mais n'a jamais été capable de voir ses propres enfants. Un genre de Rousseau, mais sans le génie. Rien à faire...

En ce qui concerne ma mère, j'ai compris qu'on n'était pas de la même race pantoute. Elle est juste comme son père, un ex-policier batteur de femmes, qui l'a abandonné et ne l'a jamais reconnu : un véritable chien sale jusqu'au bout qui a tout légué, après lui avoir fait des promesses, à sa blonde du moment . Il a fallu qu'elle me refasse le coup, même si ce n'était pas ouvertement, et qu'elle me mette dans le même sac que les «hommes» qu'elle haïssait maintenant en général.

Quand je lui ai appris que je faisais ma maîtrise, elle n'a eu aucune réaction de joie. Je crois qu'elle aurait préféré que je lui dise que je continue toujours à travailler dans le même casse-croûte minable et à passer le balai : parce que ça, à ses yeux, c'est travailler. Étudier c'est pas travailler, c'est paresser, c'est se prendre pour un autre, c'est perdre son temps. L'important c'est d'avoir une bonne job et de faire de l'argent, le reste n'a aucune importance. Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est comment j'ai pu naître de parents aussi différents de moi, aussi étroits d'esprit. Après tout, c'est incroyable : tout ce qui a de la valeur à mes yeux n'a aucune valeur à leurs yeux... Fallait le faire quand même! Nous n'avons absolument rien en commun, même pas les sentiments, c'est un coup de malchance inouï! C'est comme si des crapauds avaient engendré un chat sauvage ou un aigle... C'est triste lorsque l'enfant cède et devient comme eux en se prenant pour un crapaud, mais lorsque ce n'est pas le cas, en plus d'être encore triste ça devient aussi risible! Je n'ai aucune pitié pour l'imbécilité...

dimanche 1 novembre 2009

Le Beau

21. Pourquoi sommes-nous attirés par le beau? Qu'est-ce qui produit cette attraction et pourquoi? Y a-t-il une forme définie, une «essence» du beau? Il semble que oui, mais comment la formuler? Jusqu'à maintenant je pensais aux beaux corps, à la nature, aux chefs-d'oeuvre de la musique, mais je suis tombé sur des toiles de Jackson Pollock et j'ai trouvé que c'était  beau, alors que d'autres trouveraient que ce n'est que du barbouillage... Que peut-il y avoir de commun entre ces toiles et l'harmonie des courbes ou des tons, l'équilibre, l'immensité enveloppante, la grâce, pour ne nommer que quelques qualités de la «perfection»? Ainsi, le beau peut-il participer du «laid» et vice-versa?